A Dole, un colloque est consacré aujourd'hui jeudi et demain vendredi au peintre naturaliste, Jules Adler, le "peintre des humbles". L'occasion de mieux connaître ce Franc-Comtois, né en 1865 à Luxeuil-les-Bains.
Jules Adler est né le 8 juillet 1865 à Luxeuil-les-Bains, il est décédé à l'âge de 86 ans dans une maison de retraite pour artistes nécessiteux le 11 juin 1952. Très sensible à la condition ouvrière, il est engagé politiquement : il participe au mouvement de défense d'Alfred Dreyfuss. C'est certainement son oeuvre "La grève - Le Creusot " qui rencontre son plus grand succès. Elle est présentée au Salon de 1900.
Dans la région, certaines de ses oeuvres sont visibles dans les musées de Besançon, Luxeuil-les-Bains, Dole, Gray ou encore Belfort, ainsi qu'au musée des Beaux-Arts de Dijon, au musée des Ursulines de Macon. C'est lui qui a réalisé les fresques des thermes de Luxeuil-les-Bains, sa ville natale.
Cet artiste est même présent dans 20 musées français à Orsay, au Petit Palais et auCarnavalet à Paris, ainsi que dans les musées des Beaux-Arts de Lyon, de Dunkerque, de Rouen, de Marseille, etc...
Il est également présent dans des musées étrangers : à Poznan, Buenos Aires, Ipswich.
Pour ceux qui s'intéressent à l'oeuvre de Jules Adler, une exposition de grande envergure se tiendra au musée de Dole à l’automne 2017.
Voici ce que dit la présentation du colloque à Dole jeudi 28 et vendredi 29 janvier :
"La seconde moitié du XIXe siècle voit s’ouvrir une période déterminante dans l’avènement de la modernité artistique, qui ne se limite pas aux avant-gardes réaliste puis impressionniste. Jules Adler (1865-1952) appartient à un courant, le naturalisme, qui, dans le sillage de Jules Bastien-Lepage, a joué un rôle significatif dans l’affirmation d’un art en prise avec l’expression de la société sous la Troisième République.
Au sein du naturalisme, Adler occupe une place particulière par son indépendance tout d’abord, que l’on ne peut pas réduire à sa réputation de “peintre des humbles”, mais englobant un large champ d’études thématiques. La représentation de la vie quotidienne comme du monde du travail, par la diversité des sujets, métiers ou personnages en tous genres qu’elle induit, nourrit un pan essentiel de son oeuvre et pose la question de sa dimension sociale, et plus largement de la rénovation de la peinture d’histoire. Au-delà, la représentation de la ville, qu’elle soit l’épicentre d’un pays ou à sa périphérie, est également un motif de prédilection. Son rôle de peintre en temps de guerre lors du premier conflit mondial, ainsi que ses contributions au domaine de l’illustration, montrent au bout du compte une palette artistique complète qui en fit un peintre reconnu en son temps, au point que, par un fait exceptionnel, sa ville natale lui consacra un musée de son vivant.
Avec le recul de l’histoire, cette trajectoire d’un artiste s’aventurant hors des lieux communs du naturalisme, mais se tenant à l’écart
des avant-gardes, tout en épousant les contours d’une carrière de peintre républicain, aura été préjudiciable à sa postérité. Réévaluer la démarche de cet artiste franc-comtois à l’aune des recherches récentes consacrées au naturalisme permettra de cerner ses apports dans ce contexte artistique plus subtil qu’il n’y paraît."
Diaporama sur quelques unes des oeuvres de Jules Adler, dans des musées de la région ou d'ailleurs :