General Electric (GE), fleuron industriel américain est acculé par les marchés financiers. Le groupe s'apprête à supprimer des milliers d'emplois. Qu'en sera-t-il à Belfort où un pôle d'excellence devait voir le jour, grâce à l'alliance Alstom-GE ?
Avec Pascal Teissier
Elu CFE - CGC General Electric Power. Reportage L.André, C.Brès.
Pourquoi GE va mal ?
La capitalisation boursière a fondu de plus de 100 milliards de dollars depuis janvier. Le fabricant des moteurs d'avions et des turbines payant cher ses paris ratés sur la rentabilité à long terme du secteur énergétique et plus particulièrement du pétrole et du gaz.
GE ne disposait plus que de 7 milliards de dollars de trésorerie fin septembre alors qu'il avait promis de redistribuer 8 milliards à ses actionnaires.
Un plan de relance présenté ce lundi
Scott Davis, de Melius Research, estime que l'entreprise est "tombée de son piédestal", ajoutant que "GE est en mode crise et a besoin de nettoyer la maison au plus vite".
Pour regagner la confiance, John Flannery, PDG depuis seulement près de trois mois, doit présenter ce lundi à New York un plan de relance.
Au menu: une nouvelle cure d'austérité comprenant des suppressions d'emplois. L'activité Energie (Power), qui fabrique des turbines à gaz et à vapeur, ainsi que des générateurs, devrait être particulièrement affectée, précise l'Agence France Presse.
Ce tour de vis vient s'ajouter à un programme d'économies de 1 milliard de dollars en cours pour 2017 et à un autre déjà annoncé de 2 milliards pour 2018.
GE va fermer des centres de recherche et développement (R&D) à Shanghaï, Rio de Janeiro et Munich et n'en conservera plus que deux, à New York et Bangalore (Inde).
Inquiétude en France dans les sites de GE
En France, où GE a réalisé la plus grosse acquisition de son histoire en absorbant le pôle Energie d'Alstom en 2014-2015, quelque 350 emplois doivent être supprimés par GE Hydro, malgré l'engagement initial de GE de développer l'emploi.
"Il est clair que nous devons nous serrer la ceinture" et "nous allons réduire les coûts au-delà de 2 milliards de dollars", a déclaré mi-octobre John Flannery.
General Electric possède des dizaines de sites en France, à Belfort notamment. Après la conclusion de l’alliance avec Alstom, GE avait dévoilé le 7 décembre 2015 un plan visant à créer 1 000 emplois nets en France dans ses activités industrielles d’ici 2018.
En juin 2017, le patron de GE Jeff Immelt annonçait un investissement de 125 milliards d'euros sur le site de Belfort pour créer un pôle d'excellence.