Nous allons à la rencontre des scientifiques et archéologues et de leurs recherches subaquatiques dans le Doubs. En Saône-et-Loire, entre les villages de Sermesse et Saunières, les recherches ont mis au jour les restes d'un moulin sur bateaux du XVIème siècle, par M. Barate, A. Douay et I. Rivierre.
Archéologie subaquatique
Entre les communes de Sermesse et de Saunières en Saône-et-Loire, près du pont qui enjambe le Doubs, une épave parfaitement conservée repose à moins de trois mètres de fond, il s'agit d'un moulin flottant datant probablement du 16ème siècle.Depuis le début du mois de juin 2014 et pendant encore 15 jours en juillet, une équipe d'archéologues spécialisés dans les fouilles subaquatiques plongent à la recherche des vestiges de ce moulin hors du commun.
Une première campagne de fouille l'an passé dans les deux coques des bateaux, laissent penser à un naufrage accidentel et, énormément d'objets sont restés à bord.
Les remonter à la surface permettra d'obtenir des données inédites sur les techniques de meunerie et de batellerie après le moyen-âge jusqu'à l'ère industrielle. Nous faisons le point sur leurs découvertes, mais également sur ce métier un peu différent des autres archéologues, puisqu'ils sont également plongeurs.
Une logistique importante à la hauteur des vestiges engloutis
Les archéologues, qui sont aussi plongeurs, ont besoin de moyens logistique importants pour explorer l'épave du bateau moulin.Du matériel de plongée, mais aussi des pompes pour excaver et aspirer les sédiments qui recouvrent les vestiges.
Un peu comme un catamaran, ce moulin hydraulique reposait sur deux coques qui encadraient la roue.
L'objectif est de dégager l'un des deux flotteurs, le plus petit, celui qui ne supportait pas le mécanisme et les meules.
Intervenants
- Annie Dumont, Archéologue, Département des recherches archéologiques
- Philippe Moyat, Plongeur-scaphandrier
Cette semaine, notre feuilleton nous fait vivre une campagne de fouilles pas comme les autres... puisqu'elle se déroulait dans le lit d'une rivière. Pendant un mois cet été, des archéologues-plongeurs ont fouillé l'épave d'un moulin sur bateaux entre Sermesse et Saunières, deux villages de Saône-et-Loire mouillés par le Doubs. Armés de leurs bouteilles à oxygène, ils ont remué des tonnes de sédiments pour mettre au jour des objets mais aussi pour mieux comprendre ces moulins flottants. Barate/Douay
Des moulins flottants, un usage répandu entre le 5ème et le 19ème siècle
La force motrice de l'eau était utilisée pour moudre de la farine. Les bateaux moulins étaient très utlisés, mais on sait peu de choses sur eux : aucune trace écrite de leur construction, pas de plans, du moins pas avant le 18ème siècle.Le potentiel archéologique des rivières est très riche : par exemple les passages à gué étaient des lieux de culte, et bon nombre d'objets de valeur ont été retrouvés dans la Saône. Louis Bonnamour, spécialiste de l'archéologie en Saône, avait déjà détecté ce fort potentiel en surveillant des opérations de dragage de la Saône.
La rivière étant un lieu de travail, bon nombre d'objets et d'outils ont été retrouvés au fond de la rivière.
Intervenants
- Duncan Le Cornu, Etudiant en archéologie
- Annie Dumont, Archéologue
- Louis Bonnamour, Spécialiste de l'archéologie en Saône
Deuxième épisode de notre feuilleton consacré à l'archéologie subaquatique. Le moulin flottant de Sermesse, en Saône-et-Loire, se dévoile peu à peu grâce aux efforts des plongeurs. Ce type d'ouvrage était très répandu sur nos cours d'eau entre le 5e et le 19e siècle, l'homme profitant de la force motrice des rivières pour moudre de la farine, mais on sait finalement peu de choses sur ces moulins. En fouillant, les archéologues espèrent combler ces lacunes. Barate/Rivierre
Fragiles vestiges et techniques de conservation
Alors que les fouilles vont bon train, les archéologues remontent beaucoup d'objets : Chaudron, poteries, outils... tous ces objets ont besoin de passer dans les mains d'experts de la conservation, dans les laboratoires spécialisés, pour stabiliser les objets exposés à l'oxygène de l'air.Une fois stabilisés, ces objets peuvent être étudiés sous toutes les coutures.
Intervenants:
- Annie Dumont, Archéologue
- Pascale Chantriaux, Conservatrice-restauratrice de métaux
- Véronique Langlet-Marzloff, Responsable du Centre de Restauration et d'Etudes Archéologiques Municipal
Troisième épisode de notre feuilleton consacré aux fouilles subaquatiques sur le moulin flottant de Sermesse, en Saône-et-Loire. Grâce à la météo clémente de ce mois de juin, le travail des archéologues va bon train. Ils remontent de plus en plus d'objets. Chaudron, poteries, outils... ces vestiges nécessitent de partir dans des labos spécialisés pour éviter qu'ils partent en miettes une fois tirés de leurs couches protectices de sédiments. Barate/Douay
Des fouilles qui ne seraient rien sans le travail de consignation
Les archéologues doivent aussi consigner tous les vestiges retrouvés durant un mois de fouilles. Le site a donné beaucoup de renseignements sur la façon dont les meuniers travaillaient, mais les objets retrouvés ne sont rien sans leur contexte.Pour cela, les archéologues doivent indexer, répertorier et consigner tous les renseignements afférents aux objets : description détaillée, localisation...
Intervenantes :
- Morgane Cayre, Archéologue
- Annie Dumont, Archéologue
Dernier épisode de notre feuilleton consacré à l'archéologie subaquatique. Les plongeurs ont dégagé une des deux coques du moulin flottant de Sermesse, en Saône-et-Loire. Au bout d'un mois de fouilles, le potentiel scientifique du site tient toutes ses promesses. Mais il ne suffit pas de trouver des vestiges, il faut aussi les consigner. Barate/Rivierre