Ce jeudi, une convention de partenariat est signée entre les services de police, la ville de Rennes et l'association Cité Médiation. L'objectif ? Trouver des solutions aux conflits de voisinage en privilégiant la médiation plutôt que l'intervention répétée de la police.
Le voisin qui tond sa pelouse à 8h le dimanche, qui écoute sa musique trop fort, "l'enfer c'est les autres" comme le disait Jean-Paul Sartre. Et bien souvent, la main se tend vers le combiné pour appeler la police. Les mains courantes déposées pour conflits de voisinage sont en effet nombreuses et ne trouvent pas "forcément de réponse adaptée" comme le souligne le Commandant Yannick Trotoux.Pour tenter de résoudre ces litiges, une convention de partenariat est signée ce jeudi matin entre les services de police, l'association Cité médiation, la ville de Rennes, le Procureur de la République, le président du TGI (tribunal de Grande Instance) et le président du conseil départemental pour l'accès au droit. Elle devrait être appliquée début octobre.
On n'est pas obligés de tout faire passer par le pénal, il y a d'autres solutions (Commandant Yannick Trotoux)
Préférer la médiation à l'intervention de la police
L'objectif de cette convention devrait permettre de trouver des solutions, par la médiation, aux conflits de voisinage et d'éviter l'intervention des services de police. Concrètement les officiers de police judiciaire pourront initier des procédures de médiation extra-pénale pour les faits signalés au commissariat dans les domaines suivants :- nuisances sonores diurnes ou nocturnes
- difficultés relationnelles avec menaces éventuelles non réitérées ou insultes
- problèmes de mitoyenneté entre pavillons (arbres, murs...)
Essayer de dénouer la crise, avec la parole
L'association Cité et médiation est missionnée par la ville de Rennes depuis 2008, pour poursuivre le travail de médiation de voisinage jusqu'alors géré par la mairie. L'équipe est composée de 15 bénévoles qui interviennent sur les six secteurs de la ville. En duo, ils assurent des permanences 2 fois par mois, et accueillent les personnes qui le souhaitent sur rendez-vous uniquement. La médiation repose sur la volonté des partis de résoudre ensemble un conflit.En 2013, 613 personnes ont été accompagnées par l'association. Ce chiffre peut augmenter dans le cas où l'association traite des médiations collectives, impliquant plusieurs groupes d'habitants et des bailleurs. Virginie Tostivint, coordinatrice explique : "Souvent les problèmes abordés en médiation concerne le bruit, des rapports difficiles entre les gens, et cela peut aller jusqu'aux insultes, la mitoyenneté... Pendant la médiation, on se rend compte qu'il y a beaucoup plus de choses derrière tout ça, on va au-delà du litige." Elle ajoute "Souvent, on arrive à renouer le dialogue et en général ça aide à régler le conflit."