Ce lundi, Journée Internationale de l'Epilepsie. 600.000 personnes sont atteintes en France par cette maladie neurologique, qui touche le cerveau et trop souvent encore associée à la folie. Le service de neurololgie du CHU de Rennes est en pointe pour la recherche de traitements de l'épilepsie.
Demain, lundi 9 février 2015 c'est la Journée Internationale de l'Epilepsie. Avec 600.000 personnes atteintes en France, cette maladie neurologique, qui touche le cerveau, reste encore méconnue et trop souvent et à tort associée à la folie. Malgré des traitements nouveaux, environ un tiers des malades se trouvent en situation d'échec thérapeutique, ne trouvant pas de traitement efficace. D'autres alternatives sont possibles certaines encore à l'état de recherche. C'est le cas au CHU de Rennes, où le service de neurologie est en pointe dans ce domaine.
De nouvelles perspectives pour les patients
Thierry Le Breton est épileptique depuis la petite enfance, probablement à la suite d'une méningite. Il est hospitalisé au CHU de Rennes pour y subir une batterie d'examens, notamment des électro-encéphalogrammes. Pendant deux semaines, l'activité de son cerveau est enregistrée plusieurs heures par jour. Les crises de Thierry peuvent survenir jusqu'à 10 fois par semaine, et pèsent de plus en plus sur sa vie quotidienne. A 47 ans, il a fini par admettre sa maladie, mais cela n'a pas toujours été le cas. Mal connue sous ses diverses formes, l'épilepsie est encore perçue comme une maladie honteuse.
En dépit des médicaments, Thierry Le Breton continue de faire des crises d'épilepsie. Son espoir, aujourd'hui, réside dans une intervention chirurgicale, qui consiste à enlever précisément la partie malade du cerveau. Mais un patient sur dix seulement est opérable. La recherche s'oriente donc vers d'autres traitements comme l'implant d'électrodes dans le cerveau, ou bientôt la stimulation extra-cérébrale. De simples électrodes posées sur le crâne, qui délivrent un faible courant électrique...
Une nouvelle perspective pour les 600.000 Français atteints d'épilepsie...
Le reportage au CHU de Rennes d'Hélène Pédech et Christophe Rousseau
- Thierry Le Breton, patient
- Véronique Butaud-Morel, patiente
- Docteur Arnaud Biraben, neurologue au CHRU de Rennes
Plusieurs formes d'épilepsies
En France, cette maladie est prise en charge par des neurologues. Il n'y a pas une épilepsie mais des épilepsies car:
- plusieurs causes: traumatisme crânien, AVC (accident vasculaire cérébral), consommation de stupéfiants ou alcoolisme, etc... C'est une récation du cerveau à une agression.
- plusieurs formes cliniques :
- les crises totales, ce sont les plus spectaculaires : le malade tombe, convulse, perd connaissance;
- les crises partielles, sont les plus fréquentes : absences, hallucinations auditives (Jeanne d'Arc était probablement épileptiques), visuelles, olfactives, extases (Sainte Thérèse d'Avila).
Les traitements
Parmi les traitements proposés, figurent en première intention les médicaments. Mais dans 30 à 40% des cas, ils s'avèrent inefficaces. Il existe plusieurs alternatives:
- la chirurgie : ablation de la partie malade du cerveau, possible pour 10% des patients pharmaco-résistants. Cela comporte des risques car l'intervention peut léser des zones voisines du cerveau comme le langage. En fait, cette solution dépend de la localisation du problème. Autre problème: les délais d'attente: 1 à 2 ans au CHU de rennes.
- l'électro-stimulation intra-cérébrale: implant d'électrodes dans le cerveau qui envoient un faible courant;
- thérapie par stimulation du nerf vague (au niveau du cou);
- stimulation extra-crânienne: testée sur des rats, la technique a donné des résultats prometteurs. Elle sera testée au CHU de Rennes dès ce mois ci. Ce sont des électrodes posées sur la peau du crâne (parfaitement indolore) qui vont stimuler une zone précise du cerveau, en général durant la nuit.