Le système Européen de régulation de la production laitière était en vigueur depuis 31 ans. La Bretagne est en tête des régions productrices nationales, elle devrait produire un milliard de litres de lait supplémentaires d'ici 2020. Les éleveurs bretons s'y préparent depuis plusieurs mois.
Les producteurs laitiers à nouveau libres de produire comme bon leur semble c'est surtout le début de nombreuses incertitudes sur la régularité de leur revenus.
La fin d'un système
Les excès du système productiviste d'après guerre avait conduit l'Europe à racheter les excédents laitiers et à stocker des tonnes de beurre. Pour mettre fin à ces crises de surproduction elle avait instauré le système des quotas laitiers dans les années 80. Aujourd'hui l'Union Européenne produit 150 milliards de litres de lait par an et ces dernières années la demande mondiale ne cesse d'augmenter. L'Europe a donc préparé les agriculteurs à la suppression des quotas en les augmentant progressivement jusqu'à leur suppression totale le 1er avril 2015.Le début d'un autre
Produire plus pour vendre plus mais à quel prix ? Tous les pays européens producteurs vont se mettre à exporter les nouvelles productions dorénavant sans limite. Il est cependant à craindre des fluctuations de prix sur les marchés internationaux lorsque les volumes augmenteront. A chacun de peser les risques en fonctions de sa situation. Ce sont les fermes les plus rentables qui tireront le meilleur parti de la situation. Doivent-elles grossir pour autant ? Où sont les limites du raisonnable ? Faut-il investir, se diversifier ou même arrêter ? Un casse-tête pour des agriculteurs qui doivent aussi se plier aux normes environnementales et surveiller leurs investissements.Diagnostics
Ces derniers temps les Chambres d'agricultures et les organismes de conseil proposent aux éleveurs laitiers des diagnostics de leurs exploitations. Pour produire plus de lait il faut plus de vaches ou une meilleure production par vache soit en améliorant les races, soit optimisant l'alimentation des animaux. Plus de vaches c'est plus de bâtiments et un système de traite plus performant.Les atouts de la Bretagne
Sans disposer de fermes géantes comme en Allemagne ou aux Pays-Bas, on observe en France une augmentation de la taille des élevages par regroupement des exploitations. Mais c'est la Bretagne qui dispose des meilleurs atouts techniques et qualitatifs. Avec un bon suivi vétérinaire, une bonne sécurité alimentaire la production bretonne a bonne réputation à l'étranger. Sur le marché mondial la demande augmente chaque année de 2%. Les bretons espèrent bien en tirer profit. Notre région vise à produire 20% de plus dans les 5 prochaines années.
Fin des quotas laitiers dans une exploitation d'Ille-et-Vilaine