447 postes supprimés selon la direction. Au moins 600 selon les syndicats. L'annonce de fermeture de trois bases logistiques dans le centre Bretagne ne passe toujours pas. C'est une coupe sombre qu'opère le Groupement des mousquetaires dans sa filiale logistique.
Intermarché (Groupement des Mousquetaires) a annoncé mardi 447 suppressions de postes d'ici à 2018 pour assurer la pérennité de sa filiale logistique. Ce plan comprend la fermeture de 6 de ses 35 bases logistiques : Rostrenen (Côtes-d'Armor), Saint-Gérand (Morbihan), Mellac (Finistère), Levet (Cher), Avermes (Allier), et Magny-le-Désert (Orne). Ces fermetures seront assorties de la création de trois nouvelles bases à Neulliac (Morbihan), Erbrée (Ille-et-Vilaine) et Bourges (Cher).
Outre les 447 suppressions d'emplois prévues, 401 salariés se verront proposer une mutation, tandis que 241 créations de postes sont projetées dans les nouvelles bases mixtes (frais et sec).
600 suppressions de postes au moins selon les syndicats
D'après le calcul des syndicats, toutes ces mesures aboutissent à la suppression nette d'au moins 600 postes. Selon eux, nombre de salariés ne pourront accepter des mutations dans des bases distantes de plusieurs dizaines de kilomètres de leur domicile.Le terrible dilemme de la mutation
En avril, l'annonce des bases susceptibles d'être fermées, avait sonné comme un coup de tonnerre auprès des quelques 450 salariés bretons des trois bases de Rostrenen (190 emplois), Mellac (46 personnes) et Saint-Gérand (185 salariés).A Rostrenen dans le centre Bretagne, c'est 190 employés qui ont moins de trois ans pour décider de leur avenir. La direction annonce qu' "il y aura de la place pour tous ceux qui veulent suivre à Neulliac" à 45 km de là. Mais combien accepteront. Des kilomètres en plus, donc des frais supplémentaires pour ceux qui ne déménageraient pas. Et sinon, pas simple de décider de déménager "lorsque vous avez une maison sur le dos et un conjoint qui travaille dans le coin".
D'ici 2018, de nombreux salariés auront plus de 50 ans. Difficile de repartir sur un nouvel emploi, sur une nouvelle implantation alors que vous êtes installé depuis parfois plus de vingt ans sur le même site. Sur cette base de Rostrenen, les salariés ne cachent pas leur désarroi et leur volonté de ne pas être muté à Neulliac.
Coup dur pour le centre Bretagne
Jean-Paul Le Boëdec, le maire de Rostrenen, ne cache pas que la fermeture du site d'Intermarché aura un fort impact social et économique. En plus des 200 salariés, il estime que c'est plus de 120 emplois indirects qui sont concernés. Un nouveau coup dur pour le centre Bretagne "qui a perdu 1 800 emplois en dix ans".Dans un communiqué, la direction d'Intermarché a souligné qu'elle mettra tout en oeuvre pour "trouver des solutions de revitalisation aux sites impactés par ces transferts".
Le reportage à Rostrenen (22) de N'Fanteh Minteh et Nathalie Rossignol
Interviews :
- Jean-Marc Le Moël, contrôleur-expéditeur à Intermarché Rostrenen
- Hélène Marzel, boulangère
- Jean-Christophe Aimé, buraliste
- Jean-Paul Le Boedec, Maire de Rostrenen