Avec leurs « bonnets roses », les éleveurs de porcs veulent se faire entendre

Est-ce le signe que leur action devrait s’intensifier, à l’image du mouvement des Bonnets rouges contre l’écotaxe ? Les éleveurs de porcs, touchés de plein fouets par la crise, ont choisi le « bonnet rose » comme nouveau symbole de leur mal-être.

Le préfet Patrick Strodza le redoute et il l’a fait part durant ses vœux à la presse : "je crains que l'on aille au-devant de difficultés qui vont se traduire par des manifestations et troubles à l'ordre public" a-t-il affirmé.

Les prix payés aux éleveurs sont en chute libre, les aides gouvernementales sont jugées insuffisantes, les différents pays européens sont en concurrence : on estime que 20% des éleveurs de Bretagne ont déjà mis la clé sous la porte. 20% de ceux qui restent « approchent de la zone rouge » estime Didier Lucas, président de la FDSEA des Côtes d’Armor.


Un nouveau mouvement

En marge du syndicat majoritaire et de la Fédération nationale Porcine qui lui est affiliée, certains éleveurs s’organisent. Ils ont créé « Sauvons l’élevage » au début de l’année, et habillés de leurs tout nouveaux bonnets roses, mènent leur première action ce jeudi au marché au cadran de Plérin.

"Notre force, c'est qu'on est en dehors du syndicalisme, en dehors des systèmes politiques. On a les pieds dans les bottes, on a des idées et on voudrait fédérer autour de nous", a expliqué René Le Goudivès lors de la première réunion le 5 janvier dernier à Saint-Caradec (22).

Selon lui, il faudrait atteindre un prix qui "se rapprocherait de 1,40/1,50 euros le kilo". Ce prix est tombé à 1,07 euro le kilo, sous l'effet conjugué de l'embargo russe sur l'agroalimentaire européen, de la guerre des prix dans la grande distribution et de la perte de compétitivité de la filière porcine française. Un montant largement insuffisant pour couvrir les coûts de production des éleveurs et leur permettre de se dégager un salaire.
Un mouvement indépendant intitulé "Sauvons l'elevage français", né à l'initiative de producteurs porcins à bout et insatisfaits de l'efficacité de leurs syndicats. Demain matin, c'est coiffés de bonnets roses qu'ils ont prévu de se rassembler devant le marché au cadran à Plérin. Johanna Jacquot et Xavier Roman ont rencontré l'un de ces éleveurs à Trémeur dans les Cotes d'ArmoR

Un prix d'équilibre de 1,40 euro avait pourtant été négocié peu avant l'été dernier sous l'égide du gouvernement, après d'importantes manifestations d'éleveurs. Mais une puissante fédération d'éleveurs rassemblant l'ensemble rassemblant l'ensemble des groupements de producteurs
de Bretagne, l'UGPVB, y avait ensuite renoncé.
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