Rennes : l'ancienne caserne Guillaudot pour héberger de jeunes migrants isolés

Le département d'Ille-et-Vilaine, chargé de la protection de l'enfance, a décidé de réserver à la fin du mois d'août, la caserne Guillaudot de Rennes, désaffectée et dont elle est propriétaire, à l'hébergement d'une centaine de jeunes migrants, des mineurs isolés.

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Les lieux d'hébergement en Ille-et-Vilaine sont actuellement saturés, c'est pourquoi le département, après consultation avec la préfecture et la ville de Rennes, a décidé de transformer l’ancienne caserne Guillaudot à Rennes, dont il est propriétaire, en lieu d'accueil pour les mineurs non accompagnés. Un site, composé de trois batiments, en plein centre-ville qui devrait ouvrir à la fin du mois d'août, pour une centaine de jeunes, une fois réalisés les travaux de sécurisation nécessaires. « Le Département doit assumer avec humanité l’accueil des mineurs non accompagnés. Notre dispositif d’accueil est saturé, nous sommes contraints de faire de l’ancienne caserne Guillaudot, à Rennes, un centre d’hébergement pour une centaine de jeunes » a déclaré Jean‐Luc Chenut, le président du Conseil départemental. 

"Les départements ne peuvent pas assumer seuls des flux d'une ampleur inégalés"


« Il est urgent que le Gouvernement propose des solutions à la hauteur des enjeux. Les Départements ne peuvent pas, seuls, assumer des flux d’une ampleur inégalée » ajoute encore Jean-Luc Chenut, en soulignant « que le financement de ces dispositifs, qui résultent de la gestion des politiques migratoires, compétence régalienne de l’Etat, doit reposer sur la solidarité nationale ».

50 nouveaux jeunes en moyenne chaque mois


Le département d'Ille et Vilaine prend en charge 450 de ces mineurs, dits non accompagnés (MNA), au titre de la protection de l’enfance. Et pour 40 jeunes supplémentaires, l’évaluation de leur minorité est en cours, un examen qui peut prendre un mois. Le département précise que depuis le début de l’année, 50 nouveaux jeunes en moyenne se présentent à leur service chaque mois. Ces jeunes, des garçons pour l'essentiel (à 96%), sont âgés d’environ 15‐16 ans à leur arrivée. Accompagnés en moyenne durant 4 ans, ils viennent principalement de trois pays, le Mali, l’Afghanistan et la Guinée


UN NOUVEAU PLAN D’ACCUEIL DES MINEURS NON ACCOMPAGNÉS
Les élus ont voté à l’unanimité un plan d’accueil renforcé lors de la dernière session de l’assemblée départementale les 29 et 30 juin 2017.

La prise en charge des mineurs non accompagnés nécessite d’augmenter la capacité d’accueil et de proposer une diversification de l’offre. En effet, leurs besoins sont spécifiques et leur accompagnement fait appel à des compétences différentes de celles habituellement mobilisées auprès des enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance : problèmes de santé tels que des psycho traumatismes et pathologies infectieuses contractées dans le pays d’origine ou lors du parcours migratoire, méconnaissance de la langue française…

Le plan propose des solutions graduées en fonction de la situation des jeunes.

  • Un accompagnement intensif pour les jeunes les plus vulnérables
Pour ces jeunes, il est proposé la création de 35 places d’accueil (en établissement ou en famille
d’accueil) portant la capacité total à 65.

  • Un accompagnement adapté aux jeunes qui présentent des besoins de soutien intermédiaire
140 places sont aujourd’hui dédiées à ce public. 15 nouvelles places doivent être ouvertes au Foyer des
Jeunes Travailleurs de Vitré.

  • La recherche de solutions nouvelles pour les jeunes les plus autonomes
Globalement, il est proposé la création de 160 places réparties sur tout le territoire départemental :
‐ 40 places pour un accompagnement personnalisé dit « allégé » ;
‐ 40 places conventionnées avec les Foyers de Jeunes Travailleurs (FJT) ;
‐ 50 places en colocation dans une quinzaine de maisons ou appartements ;
‐ 30 places d’accueil chez des bénévoles.
Par la création de 210 places et pour un coût prévisionnel de 3,7 millions d’euros en année pleine, ce plan offrira aux mineurs non accompagnés un accompagnement à l’intensité graduée correspondant à leurs besoins. 

La question de la prise en charge sur le sol français des mineurs étrangers privés de la protection de leur famille se pose depuis le milieu des années 1990 et avec plus d’intensité depuis les années 2000.
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