A Marseille, les lieux qui abritent habituellement foires et salons, ont été aménagés pour accueillir pendant un mois le tribunal correctionnel chargé de juger l'affaire PIP.
Le très attendu procès des prothèses mammaires frauduleuses PIP s'ouvre dans la matinée pour un mois à Marseille. C'est le premier jour de face-à-face entre des plaignantes nombreuses et Jean-Claude Mas, le fondateur de la société varoise au coeur d'un scandale aux répercussions mondiales.
700 personnes attendues
Pour permettre à l'ensemble des parties d'assister aux audiences, le parc des expositions de Marseille s'est transformé en Palais de justice. La métamorphose semble à première vue réussie. La lumière adoucie et les installations de bois blond ménagent à la fois une solennité et une certaine chaleur. Tous les attributs d'une salle d'audience sont là : la barre, le rang des prévenus, les tables de la défense séparées (d'une vitre) des conseils des parties civiles. Le prétoire a été aménagé pour recevoir 700 personnes.800 000 euros la délocalisation
Une délocalisation qui aura coûté 800.000 euros, justifiée par la multitude d'avocats (300) et de plaignantes, au nombre de 5.250 à ce jour. Le parquet estime que quelques centaines d'entre elles pourraient venir, sur ce mois d'audience. Constitué de 110.000 pièces, le dossier a été convoyé sur place, mardi après-midi, par trois fourgonnettes. A côté du prétoire, sur les 4.800 m2 de ce hall anonyme et moderne, ont aussi été aménagées d'autres salles, séparées par de hauts murs-paravents gris: salle de repos pour les victimes, boxes de confidentialité pour les avocats, salle de presse... ainsi que trois espaces offrant une retransmission simultanée des débats sur écran (capacité d'accueil 800 personnes).Un greffe, avec 30 fonctionnaires, est chargé de recueillir les constitutions de parties civiles, recevables jusqu'à la veille des réquisitions du parquet (a priori le 14 mai).
Pour ce procès, prévu pour durer jusqu'au 17 mai, quelque 200 journalistes ont été accrédités, français mais aussi russes, ukrainiens, britanniques, allemands ou autrichiens... représentant environ 70 médias.
Témoignage d'une plaignante du Loiret (archive vidéo de déc 2011) :
Annie Mesnil habite le Loiret. En juin 2011, par précaution, elle a préféré se faire retirer son implant. Pendant l'opération, le chirurgien a observé une fissure que ni les échographies ni les IRM de contrôle n'avaient révélées. Si elle est aujourd'hui hors de danger, Annie veut comprendre comment un tel produit a pû être commercialisé.un reportage de S.Bourgault