Neuf salariés de l'entreprise Technitoit étaient jugés mardi devant le tribunal correctionnel d'Orléans pour abus de faiblesse et pratiques commerciales agressives. Ils sont soupçonnés d'avoir profité de la vulnérabilité d'une dizaine de clients, âgés ou handicapés.
L'affaire a été révélée par l'association de consommateurs UFC-Que choisir, partie civile au procès. Des pratiques commerciales douteuses dont une dizaine de clients de l'entreprise Technitoit auraient fait les frais.
Après plusieurs alertes de la part de ses adhérents, l'association décide de porter plainte en 2011 contre l'entreprise spécialisée dans la restauration de toiture. Celle-ci aurait abusé de la faiblesse de certains de ses clients. Des faits qui remonteraient à plus de six ans.
Des bons de commande en pagaille
Citée par nos confrères de La République du Centre, l'association explique la méthode litigieuse employée par les commerciaux de l'entreprise : "Lors du démarchage, le premier contrat est signé. Le suivi de chantier se fait par le commercial qui revend alors de nouvelles prestations." C'est alors que les bons de commande s'accumulent... Jusqu'à une dizaine chez certains clients, pour une ardoise de 155.000 euros. Conséquence : certains se retrouvent acculés par les engagements financiers.Pour l'UFC-Que choisir, si la qualité de la prestation n'est pas en question, l’opportunité d’effectuer autant de chantiers reste discutable. Des commerciaux, des cadres dirigeants et l'entreprise elle-même comparaissaient ainsi pour abus de faiblesse et pratiques commerciales agressives, suite à la plainte de l'association de consommateurs.
Méthode de vente non conforme
De son côté, l'entreprise Technitoit se défend de tout comportement délictuel. Interrogé par La République du Centre, le directeur juridique de Technitoit, Jacques Thomas, estime que les méthodes de vente employées et contestées devant le tribunal ne relèvent pas de "la politique de la société", mais de comportements individuels.L'entreprise avait déjà été poursuivie dans une précédente affaire d'abus de faiblesse, avant d'être "relaxée", précise le responsable.
► VIDEO : Des commerciaux devant la justice pour abus de faiblesse (X. Naizet / A. Heudes)
Intervenants : Perrine Larrans (juriste UFC-Que choisir du Loiret), Dominique Aveline (plaignante) et Jacques Thomas (directeur juridique de Technitoit).