Marine Le Pen fait sa rentrée politique à Brachay (Haute-Marne)

Le petit village de Brachay (60 habitants) est en effervescence de samedi à l’occasion de la venue du leader du Front National. Marine Le Pen se présente comme "capitaine" prêt à gouverner la France

Le choix de ce lieu n’est pas anodin, Marine Le Pen a fait de ce petit village une vitrine du FN. Aux présidentielles de 2012, le parti avait obtenu son meilleure score avec 72% des votes.

Ce samedi matin (30/08), Marine Le Pen y a prononcé son grand discours de rentrée. Elle s’y rend chaque année depuis trois ans car elle y a obtenu son meilleur score aux présidentielles de 2012 avec 72%). Plébiscitée à chaque élection depuis 3 ans, elle en a fait son fief. Et vu le contexte politique actuel, les militants frontistes attendent un discours particulièrement important cette année. Les préparatifs ont déjà commencé.

L'an dernier, 750 fidèles avaient écouté le discours de la présidente du Front National. Ce samedi, on compte près de 2.000 personnes.

Mme Le Pen a assuré que le parti d'extrême droite qu'elle préside était "prêt à assumer toutes les responsabilités que le peuple nous confiera". Alors que l'UMP semble redouter une cohabitation en cas de dissolution --une éventualité rejetée par Manuel Valls-- et de victoire aux législatives qui suivraient, la patronne du FN a fustigé ce "discours tacticien".

Si le peuple nous donne à l'Assemblée nationale une majorité pour gouverner, eh bien nous gouvernerons !"

Marine Le Pen

"Je suis d'une trempe suffisamment solide pour ne pas reculer devant les dangers et les épreuves" a-t-elle encore assuré. Elle a brossé le portrait de la dirigeante qu'elle serait si elle parvenait à l'Élysée : "Je ne mentirais pas aux Français, ni avant, ni après mon élection (...), pas comme François Hollande sur le chômage ou Nicolas Sarkozy sur l'insécurité." Engagée dans une nouvelle opération crédibilisation, après le succès électoral des européennes, Marine Le Pen a confirmé le lancement prochain de nouveaux "collectifs", après ceux consacrés aux enseignants et aux étudiants, afin de tenter de "pénétrer au plus près de la société civile", et prévenu qu'elle poursuivrait de ses critiques sans "aucun répit", le gouvernement dans les prochains mois.
L'enjeu est de taille : si selon un sondage CSA-Atlantico de samedi, 39% des Français sont "souvent d'accord" avec ses prises de position, seuls 27% lui reconnaissent "l'étoffe d'un président". Dans les enquêtes d'opinion, bien qu'elle oscille autour des 30% des opinions favorables sur son "action", elle fait toujours face à une forte opposition structurelle.

Le petit village de Brachay (60 habitants) est en effervescence de samedi à l’occasion de la venue du leader du Front National. Marine Le Pen se présente comme "capitaine" prêt à gouverner la France

"L'immense pouvoir" des Français

Juchée sur une estrade, devant des drapeaux bleu-blanc-rouge et des banderoles comme "FN Premier parti de France" ou "Marine on t'aime", la fille de Jean-Marie Le Pen a exhorté ses partisans à prendre leurs "responsabilités" : "Chacun doit se poser la question de la part qu'il peut prendre au redressement de la nation". Arguant de son courage, qualité qu'elle ne reconnaît pas à ses adversaires, elle a mis en garde ceux qui seraient séduits par ses idées: "Sans le courage du peuple, point de chef courageux. Sans chef courageux, point de changement salutaire. Prends conscience, peuple de France, de l'immense pouvoir que tu détiens", a-t-elle lancé, se voulant lyrique.

Dans un discours d'une quarantaine de minutes, principalement axé sur la "terrible crise" politique, Mme Le Pen a vilipendé le gouvernement pris "dans une marche destructrice", mais aussi la "prétendue opposition UMP (...), véritable radeau pourri à la dérive". Après la démission du gouvernement lundi et les critiques de l'ex-ministre de l'Économie Arnaud Montebourg contre la voie économique choisie par le président de la République, le pouvoir "est nu, le roi François Hollande est nu, le prince Manuel Valls est nu", d'après elle.

L'eurodéputée en a profité pour éreinter "le banquier d'affaires" Emmanuel Macron, nouveau ministre de l'Economie, et la nouvelle ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem qui n'a selon elle "aucune compétence" pour ce poste, avant de finir son discours sous les appels à la "démission" de François Hollande lancés par ses partisans.

Elle n'a revanche abordé les sénatoriales de fin septembre que d'une phrase, alors que le FN ne nourrit que des espoirs modérés d'envoyer l'un des siens au Palais du Luxembourg.
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