La présidente du Front National fera ce 30 août 2014 sa rentrée à Brachay, minuscule village de Haute-Marne dont elle veut faire un second fief après Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), et qui fera figure de symbole de la ruralité à un mois des sénatoriales.
Silencieuse depuis l'annonce du nouveau gouvernement, Marine Le Pen a donné rendez-vous à ses militants à Brachay (58 habitants). Cette commune de Haute-Marne, c'est une promesse d'espérance pour le FN : Marine Le Pen y est venue pour la première fois à un mois de la présidentielle 2012, lançant que "l'Etat (avait) abandonné les campagnes et la France véritable" et se présentant comme la "candidate des invisibles et des oubliés".
S'attirer les faveurs des maires ruraux aux sénatoriales
Il y a deux ans, les habitants l'avaient plébiscitée, lui accordant 72% de ses voix lors du scrutin présidentiel. Alors qu'elle y est revenue en octobre 2013, 84% des Brachayens avaient voté pour son lieutenant Florian Philippot lors des européennes, en mai.
Ce village sera l'endroit idoine pour s'attirer les faveurs des petits maires ruraux, à un mois d'élections sénatoriales sur lesquelles le FN nourrit de modérés espoirs. Ses partisans ont d'ores et déjà souligné ce point : "En choisissant d'(y) faire son discours de rentrée, Marine Le Pen (...) démontre que nous entendons donner la priorité à la défense de nos compatriotes vivant dans ces régions qui connaissent désormais plus que d'autres chômage, précarité, abandon des services publics, tout en ne faisant jamais la une des faits divers....", écrivent mercredi dans un communiqué les eurodéputés FN Edouard Ferrand et Philippe Loiseau.
Un discours pour cogner sur les socialistes
Quelques jours après la démission du gouvernement, la nomination du très libéral Emmanuel Macron à Bercy et la déclaration d'amour du Premier ministre aux entreprises devant le Medef, Brachay sera donc l'occasion de cogner sur le pouvoir socialiste. "Dans son discours, elle reviendra assez largement sur cette crise, ces crises, et les origines profondes de celles-ci (...) Il y a une prise de conscience chez les Français de la réalité du système en place. Cette prise de conscience, qui s'est déjà exprimée aux européennes, on a le sentiment qu'elle a pris de l'ampleur depuis. Marine Le Pen rappellera que chaque citoyen a une parcelle de pouvoir", dévoile M. Philippot à l'AFP.
Mais d'une soixantaine d'habitants à Brachay, à une soixantaine de millions de Français, beaucoup de chemin reste à parcourir pour la présidente du FN. Si elle oscille autour de 30% d'opinions favorables depuis début 2014 dans le baromètre Ipsos-Le Point, elle garde toujours contre elle un socle d'opposants farouches : 63% des Français ont de son "action" une opinion défavorable dans l'édition du mois d'août de cet indicateur.
(avec AFP)
