Une réunion d'étape importante pour la compagnie maritime en difficulté SNCM se tiendra mardi 16 septembre à la préfecture de Marseille, lors de laquelle la direction doit présenter les grandes lignes de son projet d'entreprise, a-t-on appris auprès des syndicats.
Réunion pour "un projet industriel d'avenir"
Cette réunion s'inscrit dans le processus ayant permis de sortir de la grève de 17 jours fin juin et début juillet et se tiendra autour du médiateur Gilles Bélier. Le conflit avait paralysé le trafic de la compagnie entre la Corse et le continent en haute saison touristique et menacé l'équilibre de l'économie de l'île de Beauté.Le "relevé de position", signé par l'Etat, les actionnaires et les syndicats, prévoyait que "toutes les pistes et les moyens de parvenir à un projet industriel d'avenir" soient étudiés durant ce processus de conciliation, "sans en exclure aucun".
La réunion devrait aborder les quatre grands axes définis dans l'accord de sortie de crise de juillet: la définition d'"un plan industriel d'affaires de restructuration", un "travail visant à clarifier les enjeux et le traitement des contentieux européens", un "travail sur la recherche de repreneurs", et un autre sur "les mesures sociales d'accompagnement".
La direction "a travaillé depuis trois mois" sur un projet d'entreprise avec pour objectif de "définir un futur périmètre", explique le représentant syndical de la CGT Marins, Frédéric Alpozzo.
"Nous ferons acter les positions et les éléments de nature favorables à poursuivre l'activité de la SNCM avec le maximum d'emplois et d'activité", prévient-il.
"Nous nous sommes préparés pour savoir si leur projet est fiable, économiquement et juridiquement", renchérit le représentant des officiers CFE-CGC, Pierre Maupoint de Vandeul.
"Il y aura un plan social. Quand Veolia (coactionnaire de Transdev) confirmera-t-il qu'il financera ce plan?", poursuit-il, soulignant que son PDG, Antoine Frérot, "ne veut plus mettre un sou" dans la SNCM.
L'option du redressement judiciaire n'est "pas concevable"
L'option du redressement judiciaire, qui a la faveur de l'actionnaire majoritaire Transdev, et de l'Etat, n'est en tout cas "pas concevable, pas acceptable", juge Frédéric Alpozzo. Le compromis signé début juillet excluait tout recours devant le tribunal de commerce le temps de la conciliation.L'Etat et Transdev estiment cependant toujours que ce passage est la seule solution pour s'affranchir des condamnations de Bruxelles. La Commission européenne demande à la compagnie de rembourser 440 millions d'euros d'aides jugées indûment perçues.
Cette position est contestée par les syndicats, qui jugent que la SNCM n'est pas défendue correctement à Bruxelles. "L'Etat ne défend pas la SNCM et ses salariés et, en plus, ils défendent Corsica Ferries (à l'origine des recours européens, ndlr)", s'insurge Frédéric Alpozzo.
"Qui négocie avec la Commission européenne ? et sur quelles bases ?" s'interroge également Pierre Maupoint de Vandeul.