Confrontée à une baisse de son chiffre d'affaire, la compagnie régionale Air Corsica a demandé à l'Assemblée de Corse de réduire le nombre de sièges prévus dans le cadre de la Délégation de Service Public (DSP) vers Marseille et Nice. En cause : l'explosion des offres low cost.
Selon la compagnie aérienne régionale, les liaisons bord-à-bord, Corse-Marseille, Corse-Nice ont perdu 48.000 passagers par an depuis 2012, soit 5% de son trafic annuel.
Pour y faire face, Air Corsica veut baisser son offre de places et demande à réduire son offre de 7%, soit 65.000 sièges en moins que ce qui a été fixé dans la convention de Délégation de Service Public (DSP). La compagnie assure qu'il n'y aura aucun impact pour les usagers insulaires.
"C'est un peu près autant de vols, mais ce sont des avions de taille plus petites (ATR 72 de 70 sièges, ndrl) qui se substituent à des avions plus gros (A320, 180 sièges, ndrl), essentiellement au départ d'Ajaccio et de Bastia à destination de Marseille" a indiqué Philippe Dandrieux, président du directoire de Air Corsica
Pour la compagnie régionale, cette situation s'explique par l'arrivée des low cost. En deux ans leur part de marché a explosé. En 2013, le trafic low cost représentait déjà 30% du trafic sur Ajaccio et 74% sur Bastia pendant l'été.
Et désormais, les compagnies low cost proposent des vols directs sur plusieurs destinations européennes, réduisant fortement l'intérêt des vols avec correspondances par Marseille ou Nice que dessert Air Corsica.
"La compagnie sur cette ligne de DSP doit aussi affronter une concurrence, d'autres destinations touristiques, avec des prix sans doute plus attractifs" a pour sa part déclaré Sandrine Ceccaldi, directrice des aéroports d'Ajaccio et Figari.
Pour inciter les compagnies low cost à se poser sur leurs aéroports, les chambres de commerce et d'industrie ont des contrats commerciaux - confidentiels -, et des mesures incitatives. Pour la CCI de Corse du sud, elles ont atteint 200.000 euros en 2014. Une aide publique, qui fragilise aujourd'hui une autre aide publique, celle consacrée au service du bord à bord.
Reportage de Florence Antomarchi, Djamel Mouaki, Martin Schvartzapel