En Haute-Corse, les services de l'Etat souhaitent une extension du territoire de la communauté d'agglomération de Bastia (CAB) en intégrant les communes de Lucciana, Borgo et Biguglia. Une idée que ne partagent pas les élus.
C'est une directive de l'Etat : les différentes préfectures doivent refondre les intercommunalités. En Haute-Corse, les services de l'Etat souhaiteraient englober les communes de Lucciana, Borgo et Biguglia dans la communauté d'agglomération de Bastia. Presque une question de bon sens pour les usagers des transports en commun.
"J'ai la carte de bus +Agglomération de Bastia+ mais elle ne va que jusqu'à Furiani" explique un usager. Le bus va bien jusqu'à Biguglia pour ensuite effectuer son trajet retour, mais ce dernier tronçon de 4 km ne fait pas parti de la CAB. Il en coûte 2,30 euros aux usagers qui viennent s'ajouter aux 20 euros mensuels de la carte agglo.
"Chacun chez soi" pour la maire de Borgo
Mutualiser l'eau et l'assainissement, c'est aussi le cheval de bataille du préfet de Haute-Corse. Mais face à sa volonté, le président de la CAB, François Tatti, souhaite une "stratégie commune" entre les communes concernées, "sans attendre de changer les institutions".Travailler pour mutualiser les moyens, l'idée est encore bien accueillie par la maire de Borgo, Anne-Marie Natali, qui se dit prête "à partager" pour les transports ou pour l'obtention des fonds européens. Mais "chacun reste chez soi" indique-t-elle, coupant court à tout projet de fusion des institutions.
Même refus de principe pour Joseph Galetti, maire de Lucciana. "Les taux d'imposition sont très bas, nous avons essayé de gérer pendant toutes ces années et là tout d'un coup notre population va se trouver confrontée à des hausses qui vont peut-être générer une enveloppe financière extraordinaire et permettre à la CAB de renflouer ses caisses", explique Joseph Galetti qui n'y voit pas l'intérêt pour les contribuables.
Entre les attentes communales et les différences de budgets, la situation semble complexe pour les services de l'Etat.
Reportage de Solange Graziani, Julien Lanchas, Christophe Gineste