Dans ce canton de Corse-du-Sud, l'UMP Marcel Francisci et le maire de Grosseto-Prugna Valérie Bozzi défendent les couleurs d'un camp libéral rassemblé. Ils partent favoris face à trois autres candidatures, deux à gauche et une nationaliste.
C'est une élection difficile pour le candidat nationaliste. Pourtant, Paul-Jo Caitucoli candidat avec Muriel Secondy ne baisse pas les bras. Le maire d'Arghjusta porte un projet défendu auprès des institutions européennes visant à favoriser le développement rural.
"Pendant six ans nous aurons près de deux millions d'euros pour investir dans les petites entreprises, pour renforcer les dispositifs d'aides collectives", a indiqué Paul-Jo Caitucoli. "Notre projet est de mettre en place une fiscalité qui va permettre un fond de dotation et l'investissement d'entrepreneuriat privé dans des zones rurales".
Le Taravo-Ornano est une fusion de trois cantons avec 34 communes et plus de 13.000 habitants. La plupart des villages votent à droite. Le libéral maire d'Albitreccia, Pierre-Paul Luciani n'est pas candidat à sa succession. Pour Valérie Bozzi, alliée à Marcel Francisci, ce scrutin ne présente pas de grandes difficultés. La droite montre un visage uni mais se défend d'avoir conclu un accord.
"Avec la refonte du canton et ce nouveau canton très élargi, il va de soi que certains candidats ont préféré se retirer", a expliqué Valérie Bozzi ajoutant vouloir "mobiliser les forces de droite pour donner un signal fort en vue des échéances prochaines".
Dans le Taravu comme ailleurs en Corse-du-Sud, la consigne du patron de l'UMP Marcel Francisci a été respectée : pas de division. A gauche, Vanina Pieri et Jean-Baptiste Luccioni veulent incarner le changement. Ils ironisent sur une droite qui à les entendre se serait rassemblée sur la base du rapport de force et non pas du projet.
"C'est une union de façade, une union qui a été faite au forceps et c'est surtout une union qui incarne l'immobilisme et le statu-quo" a déclaré Jean-Baptiste Luccioni. "Les valeurs progressistes et les valeurs de gauche que nous portons à travers l'Assemblée de Corse se retrouveront sur notre candidature dès le second tour" a-t-il ajouté.
Reportage de Dominique Moret, Jacques-Paul Stefani, Wendy Martini
Se rassembler au second tour, le front de gauche est d'accord. Mais au premier tour, Laurent Chiocca et Christiane Pasqua ont voulu être présent pour porter un message social.
"Il n'y a que cinq médecins pour vingt-neuf communes rurales, il n'y a que quinze écoles majoritairement sur le littoral et à la périphérie du canton et il n'y a pratiquement plus de bureau de poste" a dénoncé Christiane Pasqua.
Tous les candidats disent vouloir rééquilibrer littoral et intérieur. En pleine expansion, la rive sud du canton avec Cauro et Eccica-Suarella englobe a elle seule 55% des habitants. Quand, dans les communes de l'intérieur, la population est vieillissante et sur le déclin.