Le Comité national des pêches demande des mesures pour favoriser l'installation des jeunes pêcheurs, afin qu'ils puissent notamment financer l'achat de nouveaux bateaux, a indiqué mardi son président, Gérard Romiti, en visite au salon de l'Agriculture à Paris.
Une flotte de pêche vieillissante
"On a des jeunes sur chaque façade (maritime) qui veulent s'installer sur des bateaux neufs", mais "il faut qu'on puisse rentabiliser un bateau en vingt ans, on ne peut plus aujourd'hui rentabiliser un bateau sur dix ans", a expliqué le président du Comité national des pêches, Gérard Romiti.La question du renouvellement de la flotte est cruciale pour la pêche française, aux navires vieillissants. En Corse, la moyenne d'âge de la flotte est de 36 ans.
"Vous achetez plus une licence (de pêche) qu'un bateau en cas de reprise", a indiqué Gérard Romiti, qui a défendu la question de l'installation des jeunes auprès du ministre de l'Economie Emmanuel Macron et du président François Hollande.
Installer 4 à 5 jeunes par an
Cette flotte est constituée pour la plus grande part du bateau de pêche traditionnelle 'pointu', "adapté à la pêche insulaire, mais qui doit être modernisé. Le coût d'un pointu du futur, avec matériels et camionnette frigorifique, est de 500.000 euros", a précisé Gérard Romiti, qui vise l'installation de 4 à 5 jeunes par an en Corse."Les banques réclament 30% d'apport et un règlement du prêt en 7 à 10 ans. Quel est le jeune qui peut mettre 150.000 euros sur la table à la sortie de sa formation ?".
"On demande, sur la passation d'entreprise, qu'il y ait un lissage du départ à la retraite", afin que les jeunes qui reprennent une activité bénéficient d'un régime fiscal plus favorable". Parmi les pistes évoquées, le règlement unique des intérêts sur les cinq premières années du prêt.
"La pêche en Corse doit rester artisanale"
La moyenne d'âge des pêcheurs est de 56 ans en Corse, contre 45 ans pour la moyenne nationale. D'après la DAMGM (Direction des affaires maritimes et des gens de mer), la profession a perdu le quart de ses effectifs en moins de 15 ans. Il y a 198 patrons-pêcheurs déclarés en exercice en Corse, selon le Comité national des pêches."La pêche en Corse doit rester artisanale, mais sans avoir à subir la politique des quotas", a ajouté Gérard Romiti. "Cela passe par le développement de programmes scientifiques pour ré-ensemencer la mer et pourquoi pas l'installation de parcs aquacoles".