Le commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis, prône une "vigilance absolue" pour empêcher la propagation de la xylella fastidiosa. La bactérie tueuse d'oliviers risque de se retrouver dans "des oliviers d'ornement vendus dans des grandes surfaces en Corse" selon l'écologiste José Bové.
Le commissaire a annoncé qu'il se rendra "très bientôt en Italie" pour examiner l'efficacité des mesures prises contre cette épidémie, apparue en octobre 2013.
Les expertises menées jusque là "suggèrent qu'au moins 10%" des quelque 11 millions d'oliviers de la province de Lecce sont touchés, a précisé le commissaire.
La bactérie, qui fait dépérir les végétaux auxquels elle s'attaque et contre laquelle aucun remède n'a jusque là été trouvé, constitue aussi une menace pour les vignes et agrumiers européens, "qui pourraient devenir des plantes d'accueil", a-t-il souligné.
Selon Bruxelles, l'Italie, qui a circonscrit une zone d'urgence de 241.000 hectares dans la région méridionale des Pouilles, a jusque là trainé les pieds sous la pression de ses cultivateurs.
La Commission "envisage de renforcer fortement la taille de la zone de confinement et la création d'une zone tampon" autour des foyers signalés, a précisé ce haut-fonctionnaire.
Des oliviers d'ornement concernés en Corse
Les élus de la commission agriculture ont pour leur part relayé l'inquiétude notamment affichée par la France, l'Espagne et le Portugal, qui réclament un tel durcissement des règles de prévention."Il faut aller beaucoup plus vite pour empêcher la circulation des végétaux" vecteurs, a plaidé l'écologiste français José Bové. Il a affirmé que la bactérie avait ainsi été découverte dans "des oliviers d'ornement vendus dans des grandes surfaces en Corse".
Reportage de Florence Antomarchi, Sylvie Wolinsky, Bertrand Pasbecq