L'Assemblée de Corse vote la reconnaissance du génocide arménien

Les élus de l'Assemblée de Corse ont voté à l'unanimité une motion demandant que le massacre des Arméniens par la Turquie (1915-1917) soit reconnu comme un génocide. Le texte sera transmis à la diplomatie française pour ensuite être envoyé au gouvernement d'Ankara.

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La motion présentée par le conseiller territorial Jean Biancucci du groupe nationaliste Femu a Corsica a recueilli vendredi dernier un vote unanime des élus territoriaux.

Cette prise de position intervient au moment où le pape relance le débat sur la scène internationale, après avoir publiquement évoqué dimanche le terme de "génocide" à l'occasion du centenaire des massacres, une première pour un souverain pontife.

Le "génocide" arménien a été reconnu par une vingtaine de pays, notamment la France, la Suisse, la Russie, le Canada et le Parlement européen (1987).

La France a été, en janvier 2001, le premier grand pays européen à le reconnaître. Plusieurs pays pénalisent sa négation, notamment la Suisse (un négationniste a été condamné par le tribunal fédéral suisse en 2007) et la Slovaquie, en 2011.

Toutefois, en décembre 2013, dans un arrêt de première instance réexaminé actuellement, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a estimé que poursuivre en justice et condamner une personne pour négation du génocide arménien était une atteinte à la liberté d'expression.

Mireille Serkissian-Ceccarelli, Corso-arménienne; Jean Biancucci, conseiller territorial "Femu a Corsica"; Emile Vardanian, Arménien marié à Ajaccio; Reportage de Dominique Moret, Jacques-Paul Stefani, Frédéric Guichard

Les massacres et déportations d'Arméniens dans l'Empire ottoman entre 1915 et 1917 ont fait plus de 1,5 million de morts, selon l'Arménie. Ankara refuse le terme de génocide, et évoque une guerre civile en Anatolie dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

Le 24 avril 1915, des milliers d'Arméniens soupçonnés de sentiments nationaux hostiles au gouvernement central sont arrêtés. Le 26 mai, une loi spéciale autorise les déportations "pour des raisons de sécurité intérieure".

La population arménienne d'Anatolie et de Cilicie, appelée "l'ennemi intérieur", est contrainte à l'exil vers les déserts de Mésopotamie. Un grand nombre d'Arméniens sont tués en chemin ou dans des camps.

L'Empire ottoman sera démantelé en 1920, deux ans après la création d'un Etat indépendant arménien en mai 1918.

Quelque 3,2 millions d'Arméniens vivent en Arménie et la diaspora est estimée à plus de 8 millions de personnes, principalement en Russie, au Moyen-Orient, au Canada, aux Etats-Unis et en France.

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