Le 23 juin, le centre d'enfouissement de Tallone (Haute-Corse) doit fermer ses portes. Ce qui pose une question, celle du devenir des 80.000 tonnes de déchets qui y sont enfouis chaque année. Le sujet a été discuté vendredi en préfecture et à l'Assemblée de Corse, prêts à déroger à la loi littoral.
Lors d'une réunion organisée vendredi en présence des deux préfets de Corse, les élus ont convenus de déroger à la loi littoral pour construire un bâtiment, dont dépend la prolongation du centre d'enfouissement : 6.000 m2 qui devraient permettre d'accueillir un deuxième centre d'enfouissement et une unité de tri biomécanique.
Problème, le site est protégé par la loi littoral, qui encadre strictement l'aménagement du littoral et interdit sauf cas exceptionnel des constructions nouvelles. La motion, déposée par le président du Syvadec François Tatti, a toutefois été majoritairement adoptée vendredi par les élus de l'Assemblée de Corse, exception faite des nationalistes.
Jeudi dernier, un premier amendement identique a déjà été rejeté par le gouvernement à l'Assemblée Nationale. A l'occasion d'une prochaine loi, sur la biodiversité, les députés corses ont prévu de revenir à la charge et de demander une nouvelle dérogation.
Il faudra deux ans pour édifier une usine de tri à Tallone, si la dérogation venait à être acceptée. D'ici là, une nouvelle excavation sera quand même aménagée en décembre, avec l'accord de la préfecture de Corse.
En attendant, les 25.000 tonnes d'ordures à enfouir cet été seront répartis entre les autres décharges, de Vicu, Viggianellu et Prunelli di Fiumorbu.
Le reportage de Marie-France Giuliani, Sanaa Hasnaoui, Rosanne Morere