Charles Pieri a quitté lundi le centre pénitentiaire de Borgo (Haute-Corse). L'ancien dirigeant nationaliste corse a été remis en liberté suite à une erreur administrative de la justice, ses avocats n'ayant pas été convoqués dans les délais pour l'examen de l'appel de sa libération conditionnelle.
L'ex-chef nationaliste, 65 ans, est donc sorti libre lundi en fin de matinée, sous bracelet électronique.
Il devait passer encore un an en prison, ayant été plusieurs fois condamné, dont la dernière fois, en novembre 2013, à deux ans ferme pour détention d'armes par la cour d'appel de Bastia.
Une demande de remise en liberté avait été acceptée par le juge de l'application des peines, mais les délais d'examen par le parquet, qui avait fait appel, n'ont pas été respectés.
Ses avocats, Mes Eric Barbolosi et Marc-Antoine Luca, n'ont ainsi pas reçu de convocation devant la chambre d'appel, ou hors délais.
L'audience devant la chambre d'appel d'application des peines a donc été renvoyée au 6 octobre, au-delà du délai prévu de deux mois, rendant donc de nouveau effective la décision du juge d'application des peines et entraînant la libération de Charles Pieri dont le maintien derrière les barreaux aurait été arbitraire.
La ministre de la justice Christiane Taubira a demandé un "rapport circonstancié" aux procureur général et au président de la cour d'appel de Bastia.
Ancien dirigeant du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), Charles Pieri avait été jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel d'Ajaccio, en juillet 2013, quelques jours après son arrestation à son domicile du village de Sotta (Corse-du-Sud) par des policiers de la Sous-direction anti-terroriste (Sdat).
A la recherche du petit-fils de Charles Pieri, dans le cadre d'une enquête sur des attentats à Corte (Haute-Corse) en 2012, les policiers avaient découvert dans le jardin de sa maison deux pistolets semi-automatiques Glock et des munitions.