Une sculpture de l’artiste ajaccien installée devant le collège Baleone a disparu et aurait été détruite. Elie Cristiani veut des explications et ne comprend pas comment il est possible de détruire une œuvre d’art. Seule réponse pour le moment : la sécurité des écoliers était en jeu.
Le plasticien s'en est rendu compte il y a quelques jours. Une de ses œuvres d'art, qui était installée dans la cour du collège de Baleone a disparu.
Sur un cliché, il est possible de voir cette installation signée Elie Cristiani : deux colonnes monumentales sculptées sur des troncs d'arbre. « J’ai téléphoné au collège, j’ai téléphoné aux services techniques de la CTC qui m’ont dit que pour des raisons de sécurité il fallait les enlever », livre l’artiste.
La sculpture est achetée en 1992 par la collectivité de Corse pour 20 000 euros. Mais il y a environ un mois, la principale du collège demande à la CTC d'enlever cette sculpture qui se détériore. Les services ont donc évacué l'œuvre d'art pour la faire détruire à la déchèterie.
« Un cas exceptionnel »
L'artiste veut faire valoir son droit d'auteur. « Il y a un préjudice global qui est que lorsqu’on détruit publiquement une œuvre d’art ça a des conséquences qui sont plus difficilement réparables, notamment auprès des collégiens. Moi de mon côté je proposerai […] un arrangement à l’amiable », continue Elie Cristiani.
« C’est un cas exceptionnel, estime Anne Pigeon-Bormans, spécialiste du droit d’auteur. Là évidemment l’artiste peut saisir la justice et saisir des dommages et intérêts pour atteinte non seulement à l’intégrité mais pour destruction de l’œuvre. »
Les responsables de la CTC n'ont pas souhaité s'exprimer. Ils ont présenté leurs excuses à Elie Cristiani et disent ne pas comprendre la chaine de décision qui a conduit à la destruction de la sculpture.