L'avocat général lors du procès en appel de Charles Santoni à Bastia a requis 10 mois d'emprisonnement. Le délibéré est prévu pour le 25 octobre.
Le procès en appel dans lequel Charles Santoni est poursuivi pour menaces de mort sur un agent du service pénitentiaire, vient de se terminer à la cour d'appel de Bastia. L'avocat général a requis 10 mois d'emprisonnement. Le délibéré est fixé au 25 octobre.
C’est le plus ancien détenu nationaliste. Charles Santoni s’est présenté détendu dans le box. Le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, est dans l’assistance avec des militants nationalistes.
Intervenants : Me Emmanuel Mercinier Pantalacci, avocat de la défense ; Me Josette Casabianca-Croce, avocate de la partie civile.
Reportage : NANNINI Pierrick ; GIUGLIANO Christian ; KINANY Ramsey.
L'accusé sa défense, il nie avoir proféré des menaces de mort et l’accuse de mentir. « Quand on connait la personnalité de Charles Santoni ça semble assez crédible. Il n’est pas de nature, ni de culture à venir comme un petit enfant devant des magistrats, l’État français, dire ‘non ce n’est pas vrai je ne l’ai pas dit, s’il-vous-plaît croyez-moi’. J’ai beaucoup de mal à croire la plaignante", indique Me Emmanuel Mercinier Pantalacci, avocat de la défense.
« Si vous essayez de m’appliquer une règle, vous finirez à la morgue. » Selon l’accusation, Charles Santoni aurait menacé deux fois la plaignante de ces mots. Pour l’avocat de la partie civile, cet incident a causé un véritable traumatisme à sa cliente.
Dans cette même affaire, Charles Santoni avait été relaxé le 26 janvier dernier par le tribunal correctionnel de Bastia. Le ministère public avait alors fait appel de ce jugement.
Incarcéré à Borgo, il aurait eu une altercation avec une conseillère du service pénitentiaire d’insertion et de probation du ministère de la justice (SPIP) au sujet d’une carte de circulation que le militant nationaliste n’aurait pas été en mesure de présenter. Absente en première instance, elle est présente lors du procès en appel.
Condamné à 28 ans de réclusion en 1999
Charles Santoni a derrière lui un long parcours carcéral, émaillé d'un seul incident, le refus d'inscription au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).
Il a été condamné le 26 novembre 1999 à 28 ans de réclusion pour le meurtre d’un policier du Raid, lors d’une fusillade avec des policiers qui avait fait deux morts et deux blessés, le 16 avril 1996 à Ajaccio.
Il avait été, le 17 mars 2011, le premier détenu corse incarcéré sur le continent à être transféré à la prison de Borgo, à la suite des engagements du ministre de la Justice, Michel Mercier, en faveur du rapprochement des prisonniers insulaires de leurs proches. Charles Santoni devrait être libéré en juillet 2019.