Avec la bénédiction des services de l’Etat, la commune de Santa-Maria-Poggio rejette chaque année environ 10.000 m3 de sédiments issus du dragage de son port de plaisance, sur un herbier de posidonie, l'une des cinq espèces protégées de Méditerranée, classé Site Natura 2000.
Réservoir d'oxygène pour les fonds marins, vivier pour le développement et la croissance des poissons, la posidonie est si précieuse pour la Méditerranée qu'elle en est l'une des cinq espèces protégées.
A tel point que le grand herbier de la côte orientale qui s’étend sur 43.000 m2 de l’étang de Biguglia, jusqu’à l’embouchure de la Solenzara a été classé Site Natura 2000 par l’Union Européenne pour sa grande valeur patrimoniale. Et pourtant…
L'Association Action Littoral Corse a récemment demandé des explications à l’Etat sur une affaire invraisemblable.
Le port de plaisance de Taverna, construit en 1972 sur la côte orientale de l’île, est désengorgé chaque année du sable et de la vase qui obstrue son entrée. Les opérations sont menées par la commune de Santa-Maria-Poggio, gestionnaire du port.
Dans un courrier, les services de l’Etat indiquent que les autorisations de dragage ont toujours été délivrées depuis 2000 "et que la zone de clapage" (là où les sédiments sont déversés, ndlr) se situe "c’est vrai, sur l’herbier de Posidonie (ce qui n’est pas sans incidence environnementale)".
Selon les services de l’Etat, les volumes de dragages sont ainsi estimés à 10.000 m3 par an.
Pour aller plus loin retrouvez le magazine Inchiesta, consacré à l'érosion du littoral. Au total 33% du linéaire côtier insulaire est touché par le phénomène. Un phénomène qui pourrait être en partie naturellement endigué par les herbiers de posidonie.