C’est le 4e jour du procès de Medhi Chemlal devant la cour d'assises d'appel de la Haute-Corse, ce mercredi 29 mars. Il est accusé de viol avec violences, tortures et actes de barbarie sur un bébé de huit mois. Il a déjà été condamné pour ces faits à 20 ans de réclusion criminelle.
Depuis lundi, il sort souvent de la salle d’audience et fume cigarettes après cigarettes dans les couloirs du palais de justice de Bastia.
À la barre, le père du bébé se tient droit, digne, et raconte calmement : « Quand j’ai retrouvé mon fils, à l’hôpital de Marseille, il pleurait quand je le prenais dans mes bras. Je le mettais dans les bras de ma compagne et il s’arrêtait tout de suite. Je me souviens que les infirmières m’ont dit qu’il n’acceptait que le personnel féminin. »
Alors la présidente lui demande : « Est-ce que vous pensez que la mère peut-être coupable ? »
Il répond : « Jamais de la vie. Je la connais mieux que sa propre famille. Elle n’a jamais touché nos enfants, jamais, et moi non-plus. »
Le père revient ensuite sur les mois qui ont suivi l’agression du bébé : « Il fallait faire doucement, ne pas le brusquer. Il avait peur, c’était difficile. »
Aujourd’hui, le garçonnet va bien. Il n’a aucun souvenir de ces actes. Mais son père est lui toujours ému et peine à le cacher lors de l’interrogatoire de l’avocat de la défense. La cour entend désormais les autres parties civiles.