Le candidat nationaliste Jean-Guy Talamoni a été élu président de l'Assemblée de Corse au troisième tour ce jeudi. C'est la première fois depuis la création de l'assemblée en 1982 qu'un nationaliste occupe cette fonction.
Trois candidats étaient en lice pour le poste de président de l'Assemblée de Corse. C'est le candidat nationaliste Jean-Guy Talamoni qui a été élu, au troisième tour à la majorité relative.
Lors des trois tours, les votes sont restés les mêmes, chaque représentant des partis politiques de l'Assemblée ayant voté pour son candidat : 24 voix en faveur de Jean-Guy Talamoni (nationaliste), 12 pour Paul-Marie Bartoli (gauche), 11 pour Camille de Rocca Serra (droite) et quatre votes blancs du Front National.
#ADC @FTViaStella nouveau président de l'assemblée @JeanGuyTalamoni pic.twitter.com/HnTigPr6t4
— Fiamma Marion (@maafii6) December 17, 2015
Jean-Guy Talamoni, qui succède donc à Dominique Bucchini, est désormais le nouveau président de l'Assemblée de Corse. Un aboutissement pour le leader indépendantiste.
En 1990, il entre au conseil municipal de Bastia puis deux ans plus tard à l'assemblée de Corse avec Corsica Nazione. Une liste qu'il conduit en 1999 pour sa seconde mandature durant laquelle il préside la commission des affaires européenne.
Véritable homme de parti, fidèle de la cuncolta Naziunalista, la vitrine du FLNC dont il s'est toujours montré solidaire, même dans les heures les plus sombres de son histoire et la guerre fratricide entre nationalistes.
Une proximité avec certains cadres de la cuncolta assumée par l'intéressé et dénoncée par ses adversaires, le mettra en danger et lui vaudra des ennuis judiciaires.
En 2001, il est victime d'une tentative d'assassinat avec un colis piegé. En 2004, il est interpellé puis mis en examen dans le cadre d'une enquête visant Charles Pieri. Il sera ensuite relaxé.
Homme de parti mais aussi de compromis, Jean Guy Talamoni multiplie les unions tout au long de sa carrière politique. En 1999, il participe aux accords de migliacciaru synonyme de réconciliation au sein du mouvement national.
En 2004 c'est au coté d'Edmond Simeoni qu'il se présente aux élections territoriales sous l'étiquette Unione Naziunale. Six ans plus tard avec le Rinnovu et d'autres formations il créé Corsica Libera. Mais toutes ces alliances échoueront.
Dimanche dernier une énième union, cette fois ci avec Gilles Simeoni lui permet de remporter les élections territoriales et d'accéder au perchoir de l'assemblée de Corse. Un hémicycle qu'il n'a jamais quitté depuis 1992.