Alors que la sécheresse des sols atteint un niveau record, les réserves en eau diminuent. Des mesures de restrictions ont été prises, qui provoquent la colère des agriculteurs.
D’après le dernier bilan de Météo France, le niveau de sécheresse des sols mesuré en juin sur la Haute-Corse n’a jamais été aussi élevé
Sur ce graphique, on peut en mesurer l’ampleur. La ligne rouge représente l’indice d’humidité des sols en fonction des mois pour l’année 2017. On voit que le mois de juin bat les records de 2003, qui était jusqu’à présent le mois le plus sec.
Les réserves en eau restaient, malgré tout, satisfaisantes. Mais elles ont été sollicitées très tôt dans la saison. On s’attend à une situation particulièrement préoccupante d’ici septembre.
Partout, des mesures de restriction d’eau ont été adoptées, plus fortes encore en Balagne. La situation de l’alimentation en eau à Calvi est particulièrement surveillée : de l’eau salée pourrait entrer dans la nappe de la Figarella.
Contravention
Ceux qui contreviendraient aux restrictions d’eau risquent une amende de 1500€.Mais certaines obligations ont du mal à passer. Comme par exemple l’interdiction d’arroser en journée. Les agriculteurs, premiers touchés et premiers visés se montrent inquiets.
Une centaine d’entre eux se sont réunis jeudi à Ghisonaccia à l’appel de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FDSEA).
Revendique, Joseph Colombani, Président de la FDSEA de Haute-Corse.On risque se diriger de plus en plus vers des années exceptionnelles en terme de sécheresse. Si on accepte des logiques de restriction, on va dans le mur. Donc il faut faire comprendre à l’Etat qu’importer 11 000 tonnes de fourrage tous les ans ça coûte 3 millions d’euros. C’est trois millions d’euros qui ne vont pas dans l’économie locale. Il vaut mieux investir ces trois millions d’euros dans des réserves. Pour pouvoir produire ici. C’est plus intelligent et la Corse en a besoin.
Certains, l’admettent, ils doivent braver les mesures d’interdiction pour maintenir leur récolte. C’est le cas de Philippe Ponteri, Producteur de maïs à Ghisonaccia, une céréale particulièrement gourmande en eau : « Sur 20 % de mon exploitation je n’y arrive pas et j’irrigue normalement. Sinon je perds une partie de mes récoltes et donc de mes revenus », explique-t-il.
Arroser quand même
Pour l’instant, aucune sanction n’a été prononcée. Lors des contrôles, les services de l’Etat se contentent d’informer sur les restrictions d’eau.Mais à mesure que l’été avance, la pression monte pour les agriculteurs, qui annoncent des manifestations et des blocages. Les institutions, promettent, quant à elles un plan « eau » pluriannuel d’investissement prochainement débattu à l’Assemblée de Corse.
Les restrictions d'eau en Haute-Corse
Restrictions d'eau en Haute-Corse (hors Balagne) :Sont interdits entre 10h et 18h les usages de l’eau suivants :
- le lavage des véhicules en dehors des stations professionnelles équipées d’économiseurs d’eau, à
l’exception des véhicules professionnels soumis à impératifs sanitaires ou techniques ;
- le remplissage des piscines privées existantes à usage familial après vidange, ainsi que les remplissages
de complément ;
- le lavage des bateaux, à l’exception des bateaux professionnels soumis à impératifs sanitaires ou
techniques ;
- l’arrosage par aspersion des pelouses, des espaces verts et publics et privés et des jardins d’agrément ;
- le lavage ou l’arrosage des terrasses et voies de circulation privées ;
- l’irrigation des prairies naturelles ;
- l’arrosage des terrains de sport, terrains de golf, pépinières et jardins publics ;
- le lavage des voies de circulation publiques ;
- l’irrigation par aspersion de toute culture.
Restrictions d'eau en Balagne
Sont strictement interdits à toute heure les usages de l’eau suivants :
- le lavage des véhicules en dehors des stations professionnelles équipées d’économiseurs d’eau, à
l’exception des véhicules professionnels soumis à impératifs sanitaires ou techniques ;
- le remplissage des piscines privées existantes à usage familial après vidange, ainsi que les remplissages
de complément ;
- le lavage des bateaux, à l’exception des bateaux professionnels soumis à impératifs sanitaires ou
techniques ;
- l’arrosage par aspersion des pelouses, des espaces verts et publics et privés et des jardins d’agrément ;
- le lavage ou l’arrosage des terrasses et voies de circulation privées ;
- l’irrigation des prairies naturelles.
Sont interdits entre 10h et 18h les usages de l’eau suivants:
- l’arrosage des terrains de sport, terrains de golf, pépinières et jardins publics ;
- le lavage des voies de circulation publiques ;
- l’irrigation par aspersion de toute culture.
Le non-respect des prescriptions de l’arrêté préfectoral est passible d’une contravention de 5ème classe (1500€).