La chambre d'agriculture de la Corse du sud lance un recensement des besoins en eau des éleveurs, mais la pénurie touche l'ensemble des filières.
Alors que la Corse est en alerte sécheresse, le monde agricole s’inquiète sérieusement de cette situation qui peut impacter sa production. A commencer par la filière maraîchère.
Jean-Charles Peri est producteur de melons sur la commune d'Alata en Corse-du-Sud.
Il n’a le droit d’irriguer ses cultures qu’un jour sur deux. Résultat : sa terre est sèche, malgré la couche de plastique censée garder l’humidité.
Et le cours d’eau qui borde son exploitation n’est, par endroits, plus qu’un petit filet d’eau.
Intervenants : Jean-Charles Peri, exploitant agricole à Alata / Bernard Acquaviva, porte-parole de Mossa Païsana
Reportage : Marie Cristiani / Stéphane Agostini
Le département compte un millier d’exploitations. Environ 80% seraient touchées par la sécheresse.
Les éleveurs particulièrement exposés
La situation la plus délicate concerne les éleveurs. « Un animal a besoin de boire, comme tout être humain. », rappelle Bernard Acquaviva, porte-parole du syndicat agricole Mossa Païsana.
En attendant des plans ambitieux pour le stockage d’eau à grand échelle, des solutions d’urgence sont demandées par la profession.
« Nous avons des solutions d’urgence faciles à appliquer, explique Bernard Acquaviva. Aller prendre de l’eau aux bornes à incendie ou dans des citernes ou des châteaux d’eau, pour qu’ils puissent au moins donner à boire à leurs bêtes. On est en train de se diriger vers une crise hydrique forte d’où va découler tout un tas de problèmes : des parasites, des maladies, voire des décès. »
Autres demandes de la profession : forages, pompes immergées dans certains cours d’eau et petits barrages sans impacts sur l’environnement.
Un numéro pour recenser les besoins en eau des éleveurs
Afin de rencenser précisément les besoins en eau des éleveurs et leur répartition géographique, la chambre d’agriculture de Corse-du-Sud a mis en place un numéro d'appel.Ce numéro est destiné aux éleveurs ne disposant pas de point d’eau sur leur exploitation et qui se retrouvent ainsi dans l’impossibilité d’abreuver leur bétail.
Il s'agit du 04 95 29 26 48. La date limite pour ce premier recensement est fixée au 21 juillet 2017.