L’enquête publique sur le projet de site d’enfouissement à Giuncaggio a pris fin, pourtant, la troisième expertise commandée par l’Etat n’a pas encore donné ses résultats.
Quinze jours de plus que prévu ont été donnés par la commissaire enquêtrice pour prolonger l’enquête publique qui a débuté le 17 février et a pris fin ce 20 avril. Cette prolongation a été demandée par l’association opposée au projet, Tavignanu Vivu, pour pouvoir prendre en compte les résultats de la troisième expertise qui aurait permis de trancher dans ce dossier.
"Une catastrophe annoncée", Paul Royal, géologue.
Le principal problème, c’est l’instabilité du sol. Pour la société exploitante qui a effectué une première expertise, il n’y a pas de risque d’éboulement sur le site. La deuxième expertise commandée par Tavignanu Vivu, elle, alerte sur les conséquences environnementales de ce projet. Pour Paul Royal, géologue et Antoine Orsini, hydrobiologiste qui ont mené cette étude, il s’agit d’une "catastrophe annoncée".
Cette troisième expertise menée au nom de la Dreal -direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement- et commandée par l’Etat devrait publier ses résultats dans les prochains jours. Si la société porteuse du projet pourra y faire référence dans les précisions qu’ils pourront faire d’ici un mois et si l’Etat pourra en prendre compte pour rendre son avis final, les opposants seront les seuls à ne pas pouvoir les utiliser de manière formelle.
D’ici le 20 mai, la commissaire enquêtrice rendra ses conclusions. La Dreal va continuer d’instruire le dossier en rassemblant toutes les informations pour que le préfet puisse rendre sa décision avant la fin du mois de juin.
Les risques liés à la création d’un site d’enfouissement de déchets à Giuncaggio sont nombreux selon Paul royal, géologue et Antoine Orsini, hydrobiologiste. Pour eux, il s’agit là d’une "catastrophe annoncée", ont-ils déclaré après avoir effectuée une expertise, commandée par Tavignanu Vivu, une association opposée au projet. Et alors qu’une contre expertise commandée par l’Etat dont les résultats ne sont pas connus, l’enquête publique a déjà pris fin.
Des risques de pollution de la rivière
Le collectif Tavignanu Vivu créé spécialement en janvier 2016 pour s’opposer à l'installation du centre d'enfouissement dans la Basse Vallée du Tavignanu, pointe du doigt plusieurs conséquences négatives: le risque de pollution de la rivière, le risque d'incendie dû à la transformation du biogaz en énergie électrique et en gaz méthane, ou par exemple les nuisances olfactives et sonores et les risques sanitaires.
Les membres de ce collectif manifestaient récemment contre ce projet privé et s’inquiétaient de ne pas avoir de réponse quant à l'expertise qui a été menée au nom de la Dreal.
Il s’agirait là du quatrième site d’enfouissement en Corse, les trois autres n’étant pas suffisants.
► Un reportage d’Anne Marie Leccia et de Pascal Alessandri