La campagne territoriale a surtout été occupée par des questions internes aux partis (dissensions, alliances). Elle a été peu ouverte aux débats de société comme la question de l'immigration, mise à l'épreuve par l'actualité et dont les candidats, à quelques exceptions, près sont restés éloignés.
Au total, 612 femmes et hommes candidateront dans quelques jours pour l'Assemblée de Corse. Dans ce listing électoral, le vivre ensemble pèse moins de 0.2%, avec une seule candidate ayant des parents immigrés.
Le sujet de l'immigration a révélé des clivages très rudes dans la société et selon les candidats, amplifiés par les attentats de Paris survenus durant la campagne électorale. Un événement dramatique qui a entraîné "un recentrage de la campagne sur la question migratoire et du terrorisme" selon Christophe Canioni, le candidat Front National aux élections territoriales.
Mais à l'automne déjà, François Tatti, sans alliance encore à ce moment, avait ouvert le débat avec le drame des réfugiés aux frontières de l'Europe, en s'engageant pour leur accueil en Corse.
"Pour la Corse, ce serait une vingtaine ou une trentaine de familles à accueillir. J'espère que c'est à notre portée" explique François Tatti. De son côté, GIlles Simeoni, chef de file de la liste Femu a Corsica, indique que l'accueil sera fera "dans la mesure du possible mais en gardant à l'esprit qu'en Corse, nous avons déjà une situation sociale, économique et de crise du logement qui est délicate".
Vote unanime de l'Assemblée pour l'accueil de 200 personnes
Dans la rue, le débat se clive. Les rassemblements contre l'accueil des réfugiés ont rassemblé trois fois plus de monde que ceux qui sont pour."Demain, la Corse peut être visée par des bateaux de migrants qui pourraient toucher ses côtes donc nous sommes extrêmement prudents et nous déplorons terriblement la dernière délibération pour l'accueil de 200 à 250 familles" indique Francis Nadizi, porte parole de la liste Front national.
Sur proposition du communiste Dominique Bucchini, l'Assemblée a en effet voté unanimement l'accueil de 200 personnes sur deux ans.
L'immigration est un thème peu développé dans les programmes des candidats et reste un sujet qui divise, alors que la campagne, elle, continue.
Un sujet réalisé par Florence Antomarchi