Les représentants de l'intersyndicale CGT-FO d'Alsace veulent faire front commun avec les salariés d'Alstom Belfort. La perte d'une commande de 44 locomotives par une filiale de la SNCF au profit d'un concurrent allemand avait déjà provoqué leur colère.
Avant l'été, ils apprenaient qu'Alstom n'avait pas obtenu une commande de 44 locomotives par Akiem, une filiale de la SNCF. C'est Vosslow, une société allemande, qui a remporté le marché. Mais il faut savoir que 50 % du capital d'Akiem a été cédé à un fonds d'investissement de la Deutsche Bank, Deutsche Asset Management. Un accord passé pour développer Akiem tant en France qu'en Europe.
Cet épisode malheureux illustre tout le débat soulevé par le transfert des emplois de Belfort vers l'Alsace. Selon la direction, le site de Reichshoffen a été redimensionné pour réaliser le contrat Regiolis, une commande de 1000 trains régionaux (TER) mais pour l'instant la commande a été passée pour seulement 250 trains. Le site Alsacien se trouverait lui aussi en sous capacité mais, à la différence de Belfort, il disposerait d'une "expertise multimétiers".
Les relations entre Alstom et son client la SNCF sont formalisées par un contrat cadre signé en 2009.
Le 19 février 2016, le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, avait annoncé le lancement d’un appel d’offres pour le renouvellement des Trains d'équilibre du Territoire, les TET (Intercités), d’ici 2025, ainsi que la commande à Alstom de 30 trains sur ce contrat cadre de 2009.
Mais cette commande n'a pas encore été passée.
Si cette commande se réalisait enfin, la fabrication ne commencerait qu'en 2022, ce qui signifie "près de 4 années sans activité sur le site de Reichshoffen" selon la direction.
L'avenir des sites alsacien et belfortain d'Alstom est en partie lié aux commandes de la SNCF. Faut-il que la SNCF, entreprise publique, passe commande à Alstom pour sauver des sites français ? C'est le débat qui anime syndicalistes et élus. Cet après-midi, Le ministre de l'Economie, Michel Sapin, et son secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christophe Sirugue, ont demandé au PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, "d'engager une phase de discussion et de négociation" avant "toute décision définitive" sur l'usine de Belfort.