Le procès qui va s'ouvrir mercredi devant le tribunal correctionnel de Besançon est une première nationale. L'hôpital est poursuivi pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui". Jamais aucun établissement public n'avait jusque-là dû répondre à ce type d'accusation.
48 plaintes de salariés (des informaticiens, plombiers, électriciens, personnel de sécurité), plus celles de l'intersyndicale FO, CGT, Sud et CFDT, dénoncent des expositions à l'amiante prolongées, malgré des avertissements répétés.La justice pèse toujours ses mots, mais les mots écrits dans l'ordonnance de renvoi sont forts. "Violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité... risque immédiat de mort ou d'infirmité permanente... ".
"De la poussière blanche tombait du plafond"
Il faut dire que les images fournies par la CFDT sont éloquentes. Entre 2010 et 2013, les salariés du niveau -2 de l'hôpital, où se trouvaient les systèmes informatiques et pneumatiques, auraient été au contact de poussières tombant du plafond, de la dalle au-dessus de laquelle des travaux de désamiantage étaient en cours. Ils craignent avoir, alors, été de façon prolongée au contact d'amiante.
Un ancien salarié du CHRU, en retraite depuis 1995, a officiellement été reconnu contaminé dans le cadre de son travail à l'hôpital. Le procès va durer deux jours devant le tribunal correctionnel de Besançon.
Dans un communiqué publié en juin dernier, Le CHRU de Besançon réfute totalement avoir violé les règles de sécurité en matière d'amiante. Il dit vouloir apporter toutes les explications nécessaires à la Justice.
Ce mercredi s'ouvre à Besançon un procès hors-norme: le CHRU de Besançon sera dans le box des prévenus, 48 salariés dénoncent des expositions à l'amiante prolongées entre 2009 et 2013. Avec notamment le témoignage de Vincent Maubert, secrétaire section CFDT CHU Minjoz