Trois chercheurs francs-comtois participent à l'aventure spatiale de Gaia

C'est un grand jour pour l'institut Utinam de l'université de Bourgogne Franche-Comté, trois chercheurs francs-comtois font partie du Consortium européen qui vient de livrer la carte la plus détaillée jamais réalisée de la Voie lactée.

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Céline Reylé, Annie Robin et Jean-Marc Petit de l'Institut Utinam, membre de l'Observatoire des Sciences de l’Univers Terre-Homme-Environnement-Temps-Astronomie (OSU THETA) de Franche-Comté/Bourgogne, participent à une aventure extraordinaire. Depuis le début des années 2000, ils travaillent sur le projet Gaia. Les premiers résultats sont dévoilés aujourd'hui lors d'une conférence de presse européenne.

Gaia est le nom du satellite lancé par Soyouz le 19 décembre 2013 soit il y a 1000 jours exactement.  Gaia scrute l'immensité de la Galaxie (100.000 années lumières de diamètre), la Voie lactée, et enregistre chaque jour les données de 60 millions d'étoiles.

Ce satellite a identifié à ce jour 1 milliard d'étoiles, selon l'Agence spatiale européenne (ESA). Un record en termes de recensement, même si cela représente moins de 1% des étoiles de la Voie lactée qui en contient probablement entre 100 et 200 milliards. Aujourd'hui, le premier catalogue des données de cette mission vient d'être publié. 

Sur cette photo, vous pouvez observer des zones hachurées, elles correspondent à des zones où les observations ne sont pas encore précises, elles seront progressivement complétées au fur et à mesure des observations. 

"Cela va révolutionner notre vision de la voie lactée" précise Céline Reylé. 


Au-delà d'une simple observation et d'une cartographie, les données de Gaia vont permettre aux astronomes de calculer les distances entre la Terre et ces étoiles. La mesure de la distance joue en effet un rôle capital en astronomie. C'est la donnée la plus importante mais aussi la plus difficile à obtenir car il faut observer le mouvement d'une étoile pendant 14 mois.
Des calculs très précis, c'est comme ci on mesurait à partir de la Terre, le diamètre d'une pièce de 20 centimes posée sur la Lune. 

Les trois chercheurs font partie d'une équipe de 450 scientifiques réunis dans le  Consortium Européen DPAC (Data Processing and Analysis Consortium). Céline Reylé et Annie Robin ont participé à la mise au point de simulations de données pour tester les phases de fonctionnement de Gaia. Avant de récupérer les vraies données grâce à Gaia, les scientifiques avaient besoin de données virtuelles pour développer en amont les outils d'analyses, de classifications nécessaires au traitement de toutes ces nouvelles données et ainsi être opérationnels dés la récupération des vraies données. L'équipe de Besançon est réputée pour la modélisation de la Voie lactée, Leur modèle a même été baptisé "modèle de la galaxie de Besançon". Voici une comparaison entre le modèle de Besançon ( en bas) et la vision livrée par Gaia (en haut). On peut se rendre compte que le modèle virtuel de Besançon est très proche de la réalité. Une belle prouesse de l'équipe bisontine. 

Jean-Marc Petit est, lui, spécialisé dans le travail de reconnaissance des "petits corps" dont la taille est équivalente à la Lune ou encore plus petite. Ce sont les astres de ceinture de Kuiper contenant des débris rocheux au delà de l’orbite de Neptune.

Grâce aux observations de Gaia, les astronomes vont pouvoir lever le voile sur la formation, la structure et l'histoire de la Voie lactée. Les observations réalisées entre le 25 juillet 2014 et le 16 septembre 2015 vont continuer à donner des heures de travail aux chercheurs bisontins. Ces observations réelles vont permettre d'actualiser le fameux Modèle de la galaxie de Besançon.  Des années de travail plus exactement ! Un prochain catalogue, encore plus précis et plus complet, doit être publié fin 2017.

Davantage d'explications avec Céline Reylé, astronome à l'Observatoire de Besançon

Céline Reylé, astronome à l'observatoire de Besançon, participe au projet Gaia dont le but est de cartographier notre galaxie.




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