Inquiètes et déterminées, deux mamans se sont hissées en haut d’une grue de chantier au Neudorf, tôt ce matin, pour sensibiliser les pouvoirs publics sur la nécessaire prise en charge de leurs enfants handicapés. Elles sont redescendues après 9h de négociations.
Il était 4h30 ce matin lorsque des parents d’enfants hyperactifs et autistes ont pénétré sur un chantier du Neudorf, avenue Aristide Briand.
Deux mamans ont grimpé en haut d’une grue pour y déployer des banderoles, sous les yeux d'un papa resté au sol.
Résidentes à Sand, commune proche de Benfeld, les familles se battent depuis plusieurs mois auprès de la MDPH - Maison départementale des personnes handicapées - pour le maintien d’une assistante de vie scolaire auprès de Zachary, 9 ans, hyperactif, et d’Emilien, 9 ans, autiste. Les deux enfants sont scolarisés dans la même classe à l’école primaire de Sand.
Jusqu’à présent l’Education nationale est restée sourde à leur revendication.
« La professionnelle qui assistait jusque-là Emilien a terminé son contrat l’année dernière. Elle avait été formée à nos frais. Cette année, plus personne ne prend le relais. C’est inadmissible » déclare Aurélien Quintalet, le papa.
C’est donc au travers d’une action longuement mûrie et à 40 mètres de hauteur que ces mères ont poussé leur cri de désespoir. Rapidement, pompiers, forces de l’ordre mais aussi élus se sont rendus sur place, accompagnés d’un médiateur et d’un représentant du rectorat.
Finalement, après plus de 9 heures de négociations, elles ont partiellement obtenu gain de cause et ont fini par redescendre.
Le petit Emilien aura bien une nouvelle assistante de vie scolaire à la rentrée, formée aux frais de l’Education nationale. En revanche, Zachary est invité à s’inscrire dans une autre école, spécialisée dans l’accueil des jeunes hyperactifs. Le hic, elle est à Strasbourg.
« Ce n’est pas la solution idéale. Nous allons voir si notre fils, fragile, acceptera de changer d’école, de quitter ses copains, et de changer de ville. L’inquiétude est toujours là », déclare la maman de l’enfant.
Il y a deux ans, Aurélien Quintalet, papa d’Emilien, avait déjà mené la même opération, pour le même motif. Il était alors monté seul sur une grue pendant 5 heures avant d’être emmené au commissariat.
Pour l’heure, les deux mamans attendent de savoir si elles seront poursuivies.