Thierry Maillard comparaissait ce mardi pour commerce illicite d'armes devant le tribunal correctionnel de Reims. L'ex-leader du FN rémois a été condamné à deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt.
Après une arrivée fracassante, le 10 mai dernier, au tribunal correctionnel de Reims, Thierry Maillard s'est retrouvé, une nouvelle fois, face à la justice. Le président du groupuscule "Reims fait front" est accusé de trafic d'armes.
Il est poursuivi des délits de commerce, acquisition, détention, transport et cession d’armes diverses. L'ex-militant frontiste qui tient un magasin d'antiquités parle, lui, d'une "importante collection".
Lors de la première audience, l'affaire avait été renvoyée pour permettre d'effectuer une expertise balistique.
Le tribunal a rendu son délibéré peu avant 22h30 ce mardi. Il a condamné Thierry Maillard à 24 mois de prison ferme. La condamnation étant assortie d'un mandat de dépôt, Thierry Maillard est sorti menotté en criant "Vive la France, à bas la République !"
Un trafic "relativement massif"
Cette sentence est plus clémente que les réquisitions du procureur qui demandait une peine de 2 ans et demi à l'encontre de Thierry Maillard, ex-candidat FN aux élections cantonales en 2011 qui a quitté le parti depuis."Nous ne sommes plus dans le cadre d'une simple collection et il est difficile de contester qu'il s'agit bien d'une vente d'armes", a estimé Jean-Pascal Arlaux, le procureur adjoint. Le trafic ne fait "pas du tout de doute" et présente un caractère "relativement massif", a ajouté le représentant du ministère public.
Les deux autres prévenus, Maxime Moulun, cafetier à Reims, et Vincent Tilliole, candidat FN aux élections cantonales de 2008, ont été condamnés respectivement à 10 et 12 mois avec sursis et l'interdiction de détenir une arme pendant 10 ans. Ils étaient accusés d'avoir stocké des armes à la demande de Thierry Maillard.
Rappel des faits
Le 15 juin 2015, six personnes, dont l'ancien militant du Front National à Reims Thierry Maillard, ont été interpellées et placées en garde à vue dans une affaire de trafic d'armes présumée.Les 6 hommes, originaires de l'Aisne, des Ardennes et de la Marne ont été placés en garde à vue. Parmi eux, Vincent Tilliole qui partageait la liste de dissidence FN "Reims fait front" de Thierry Maillard mais aussi le patron d'une brasserie faisant face à l'église Saint-Rémi de Reims. Un viticulteur de la Montagne de Reims fait également partie des gardés à vue.
C'est donc dans le cadre d'une opération de la Police Judiciaire de Reims, qu'une quarantaine d'armes ont été saisies chez les six individus, dont des armes de collection, des fusils de chasse, des fusils à pompe, des pistolets automatiques et autres armes de gros calibre. Plusieurs milliers de cartouches ont aussi été saisies. Certaines armes étaient même cachées dans de faux livres.
Ces armes été destinées à être vendues à des particuliers. C'est la boutique tenue par Thierry Maillard qui aurait servi de plaque tournante. Le trafic présumé aurait duré pendant 1 an.