L’ADMR 76, (Association d’Aide à domicile en Milieu Rural) est en cessation de paiement. Un dossier de demande de redressement judiciaire a été déposé au TGI de Rouen le 19 Août. Les magistrats devraient statuer sur cette requête lors de l’audience du 10 septembre 2015
En se plaçant « sous la protection de la justice » la direction de l’association assure vouloir « pérenniser l’activité de la manière la plus sûre possible ». La continuité des services auprès des 9000 bénéficiaires en Seine-Maritime ne sera pas affectée, assure toutefois la direction.
La cessation de paiement trouverait sa source selon la CFDT Santé dans un « dérapage de gestion » et un « manque de rigueur » dans la gestion des contrats de travail des aides à domicile. Cela fait plusieurs mois que les représentants du personnel, tant de la Fédération 76 (la structure administrative de l’ADMR) que ceux de l’ADAD (l’association qui salarie les professionnels de l’ADMR) sont préoccupés par la gestion de leurs associations. Pour palier la baisse d’activité la direction a mis en place en avril 2014 un premier Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE). Deux cents postes ont été supprimés. « Cela n’a pas été suffisant », constate aujourd’hui le directeur. Dans l’attente, les salaires du mois d’août ne sont pas versés. A la mi-septembre les salariés toucheront un acompte sur leurs salaires du mois de septembre à hauteur de 80%., précise la direction.
VIDEO : le reportage France 3 Haute-Normandie de Catherine Lecompte et Jean-Luc Drouin avec les interviews de :
- Corinne Guilmin, déléguée CGT à l'ADMR 76 et auxiliaire de vie
- Thierry Montreuil, directeur ADMR 76
- Agnès Firmin-Le Bodo, vice-présidente du conseil départemental de Seine-Maritime
Aujourd’hui, en raison une baisse régulière des dotations des partenaires (notamment du Conseil départemental de Seine-Maritime), L’ADMR 76 n’est plus en mesure d’honorer les salaires du mois d’Août dans leur intégralité, explique un courrier adressé à l'ensemble du personnel. Il en sera probablement de même pour le mois de septembre.
Si le redressement judiciaire est accepté, explique en substance le directeur Thierry Montreuil, l’association pourra alors poursuivre, un temps, son activité « sous tutelle », tout en recherchant de nouveaux financements et les banques pourront débloquer des fonds pour assurer les retards de salaires.
L’ADMR 76, emploie 1.500 salariés (essentiellement des temps partiels) et a recours à 550 bénévoles pour près de 2 millions d’heures d’intervention à domicile, chaque année.
Ses financements sont principalement issus de partenariats avec le conseil départemental 76, la Caisse d’allocations familiales 76 et la Carsat Normandie.