Emmanuel Macron, candidat d'En Marche! à l'élection présidentielle, s'est déclaré mardi "favorable à la réouverture des chasses présidentielles" qui représentent "la culture française", lors de l'Assemblée générale de la Fédération nationale des chasseurs à Paris.
Louis XVI, Napoléon, Félix Faure ou Giscard furent grands chasseurs. Mais petit à petit, cette tradition héritée de la monarchie a été oubliée par les différents présidents de la cinquième République. Aujourd'hui, Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle et leader d'En Marche!, souhaite rétablir ce qu'il considère comme une "partie intégrante de la culture française".
"J'ai eu l'impression de commettre une forfaiture terrible en disant que j'étais favorable à la réouverture des chasses présidentielles, de manière encadrée, transparente", a déclaré l'ancien ministre de l'Économie et ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée.
"Il ne faut pas être honteux"
Ces chasses ont été remplacées par des battues de régulation depuis 2010. "Il ne faut pas être honteux, il faut les reconnaître comme un élément d'attractivité. C'est quelque chose qui fascine partout, ça représente la culture française, c'est un point d'ancrage", a-t-il insisté, en plaidant pour "inscrire davantage la chasse dans l'économie", via le "tourisme cynégétique".C'est quelque chose qui fascine partout, ça représente la culture française (E. Macron)
"Les chasseurs du monde entier ignorent encore trop souvent qu'il est possible dans notre pays de chasser, qu'il y a des chasses formidables", a encore plaidé M. Macron, qui s'est exprimé à la tribune juste après le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon.
Rigoureux pour les espèces protégées
Lors de son allocution d'une vingtaine de minutes, le candidat d'En Marche a assuré qu'il serait "rigoureux pour la protection des espèces protégées" et que, dans cette perspective, il ne souhaitait pas "revenir sur la directive oiseaux", qui encadre notamment la chasse de gibier à plumes au niveau européen."Je pourrais vous dire qu'on va rouvrir la directive oiseaux mais je vous mentirais, on n'y arrivera pas", a assuré l'ancien ministre de l'Economie, qui a proposé de travailler, à la place, "à une nouvelle directive sur la biodiversité au niveau européen".
Je remercie les 500 000 bénévoles de la chasse qui donnent de leur temps sur la gestion des territoires. #Chasse2017
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 14 mars 2017
M. Macron a aussi souhaité que "les chasseurs soient associés aux autres acteurs de défense de la nature" au sein de la nouvelle Agence française de la biodiversité (AFB). "Il faut que vous soyez représentés à la fois dans la gouvernance et dans les travaux", a poursuivi le candidat d'En Marche.
L'AFB, qui regroupe quatre organismes publics et pilote depuis le 1er janvier la préservation de la faune et la flore, n'inclut toutefois pas l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), en raison de l'opposition des chasseurs.
Les chasseurs, un électorat convoité
Face à un chasseur inquiet d'une éventuelle main tendue de M. Macron aux écologistes d'Europe Ecologie-Les Verts et à leur programme sur la chasse, l'ex-ministre de l'Economie a répondu, ironique: "Je me suis arrêté à la ligne sur le nucléaire et ça m'a suffi. Je sais là dessus à quoi m'en tenir."Les quelque 1,2 million de chasseurs constituent un électorat convoité pendant les campagnes présidentielles. Leur vote penche traditionnellement plus à droite qu'à gauche, mais n'est pas uniforme.