Migrants à Calais : Collomb veut "éviter les infrastructures fixes"

Les réfugiés doivent être accueillis plus rapidement et les migrants économiques effectivement reconduits, pour empêcher qu'à terme le droit d'asile soit "remis en cause", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb dans une interview publiée dimanche dans le JDD. Il y évoque aussi Calais.

"Les enquêtes d'opinion montrent une réticence de plus en plus grande" des Français sur la question de l'accueil des migrants, a-t-il averti. "Si l'on ne fait pas la distinction entre le droit d'asile et les autres motifs de migrations, ce sera le droit d'asile qui sera remis en cause". "Notre politique doit toujours concilier efficacité et générosité. Nous accueillons tous ceux qui fuient guerres et persécutions, mais nous distinguons les réfugiés de ceux dont la migration obéit à d'autres ressorts, notamment économiques", a-t-il ajouté.

M. Collomb a annoncé lundi la création, dans les Hauts-de-France, de deux nouveaux centres pour les migrants errant à Calais (Pas-de-Calais) dans l'espoir de rejoindre l'Angleterre. La situation "demeure extrêmement complexe" à Calais, selon le ministre. Environ 350 migrants sont toujours
présents sur place, neuf mois après le démantèlement de l'immense bidonville de la "Jungle", et une centaine à Grande-Synthe (Nord), a-t-il dit.

Il dit également comprendre la position de la maire de Calais qui refuse d'ouvrir des points d'eau pour les migrants : "Il faut se mettre à la place des habitants après plusieurs années de grandes difficultés. "Dans le Calaisis, j'ai rencontré tout le monde. Et tous, quelle que soit leur opinion politique, ressentent une profonde angoisse. Nous ferons des santaires mobiles. Nous devons éviter tout ce qui peut ressembler à des infrastructures fixes."

Gérard Collomb sur les migrants de Calais : "Il faut éviter les infrastructures fixes"

Dans un entretien au JDD, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, défend la politique du gouvernement sur les migrants. L'ex-socialiste, qui va ouvrir deux nouveaux centres à Calais et Dunkerque, souhaite "concilier efficacité et générosité".


"Hotspots"


"Il s'agit d'accueillir, mais aussi d'organiser des retours", a-t-il insisté, citant le cas des immigrés albanais. Selon le ministre, "20% des places en Centre d'accueil et de demandeurs d'asile (Cada) sont occupés par des gens qui viennent d'Albanie, sans visa, et qui font une demande d'asile en arrivant en France". "En 2016, 1.140 personnes y ont été renvoyées. Et j'ai donné des consignes aux préfets pour que ce mouvement soit accentué",
a déclaré Gérard Collomb.

Cette distinction entre demandeurs d'asile et migrants économiques avait déjà été évoquée le 12 juillet par le gouvernement, lors de la présentation d'un "plan migrants" qui prévoit notamment plus de 12.000 places d'hébergement pour les demandeurs d'asile et les réfugiés d'ici 2019. Pour mettre en place sa politique face à la crise des migrants, une des pistes évoquées par Emmanuel Macron est la création de centres d'enregistrement ("hotspots") pour demandeurs d'asile en Libye, pour réguler les flux de migrants en amont. Mais le pays est toujours en proie au chaos.

"Ce type d'initiative ne peut pas actuellement être envisagé en Libye, compte tenu de la situation du pays", a souligné le ministre de l'Intérieur. Le chef de l'Etat "a souhaité que soient mis en place des centres d'orientation pour les demandeurs d'asile dans des pays situés au sud de la Libye", a ajouté M. Collomb.

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