Victime d'une cyberattaque d'ampleur mondiale, le groupe Renault a décidé de mettre plusieurs de ses sites à l'arrêt. Le site de Douai est concerné dès demain.
Aucune voiture ne sortira du site de Renault à Douai demain. Selon des informations de nos confrères de France Bleu Nord, l'usine sera fermée par mesure de sécurité après la cyberattaque ayant touché le groupe ce week-end.
Le constructeur automobile a déclaré samedi avoir été victime de l'attaque ayant touché 200 000 victimes dans au moins 150 pays. L'entreprise est pour l'instant la seule victime française déclarée.
Les pirates informatiques s'infiltrent dans les ordinateurs à l'aide d'un virus baptisé "Wannacry" et bloquent les fichiers des victimes. Celles-ci se voient réclamer une rançon de 300 dollars pour les récupérer. Les "hackers" ont réussi à s'infiltrer grâce à une faille présente dans les systèmes Windows. Cette anomalie a été divulgée dans des documents piratés de l'agence de sécurité américaine, la NSA.
L'attaque a été stoppée dans la journée d'hier mais les experts internationaux tentent toujours de retrouver les pirates. Un Anglais de 22 ans, chercheur informatique a déclaré avoir "accidentellement" réussi à bloquer le virus.
So I can only add"accidentally stopped an international cyber attack" to my Résumé. ^^
— MalwareTech (@MalwareTechBlog) 13 mai 2017
Sur Twitter, il ironise en déclarant : "Je peux donc ajouter à mon CV la mention : "a accidentellement stoppé une cyberatttaque internationale." Encore inconnu il y a quelques jours, il fait maintenant les grandes pages des journaux du monde entier.
Durant le week-end, des sites de Renault ont été fermés le temps de trouver une solution afin de récupérer les fichiers. Le constructeur automobile a été contraint de stopper quelques-unes de ses chaînes de montage ainsi que celles de plusieurs partenaires. Le site de Douai n'avait pas été paralysé ce week-end puisqu'il ne produit qu'en semaine.
Demain, les 5500 salariés de l'usine ne seront peut-être pas les seuls employés français à être empêchés de travailler. Le retour au bureau laisse présager de mauvaises surprises pour plusieurs entreprises sans activité le week-end. Interrogé par la chaîne britannique ITV, le directeur d'Europol dit craindre une augmentation du nombre de victimes "lorsque les gens retourneront à leur travail lundi et allumeront leurs ordinateurs."
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour déterminer l'origine de la diffusion de ces logiciels malveillants de rançons, elle "vise notamment les atteintes subies par le groupe Renault."
Des équipes informatiques du site de Douai aidées de renforts du siège sont actuellement en train de sécuriser les systèmes informatiques selon Bertrand de La Roche St-André, responsable de la communication de l'usine. Certains salariés seront au chômage technique demain ou devront prendre un jour de congé sur le capital de temps collectif. Plusieurs dizaines d'entre eux sont présents tout de même pour prendre en charge quelques tâches logstiques. L'activité devrait pouvoir reprendre mardi.