Affaire du Stade Pierre-Mauroy : Damien Castelain, président de la MEL, toujours en garde à vue

Le président de la Métropole Européenne de Lille (MEL), Damien Castelain, est en garde à vue depuis ce lundi matin dans les locaux de la police judiciaire, à Lille, dans le cadre de l'enquête pour "corruption" et "trafic d'influence" sur l'attribution du chantier du Stade Pierre-Mauroy.

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La garde à vue du président de la métropole européenne de Lille (MEL) Damien Castelain a été prolongée mardi dans le cadre de l'enquête sur l'attribution du chantier du Grand Stade de Lille au groupe Eiffage, a-t-on appris de source proche de l'enquête. Quatre autres gardes à vue ont également été reconduites : celle de l'ancien élu communautaire et maire de Comines Henri Ségard (ex-vice président à l'époque des faits, tout comme Damien Castelain), de l'ancien directeur régional d'Eiffage Jean-Luc Vergin, d'un ex-cadre du groupe de BTP Alain Létard et d'un "gérant de société".

Joint par téléphone, l'entourage du président (sans étiquette) de la Métropole Européenne de Lille (MEL) indique que M.Castelain s'est bien rendu dans la matinée à une convocation des enquêteurs. "Ce n’est pas une surprise, c’est la suite logique de la procédure judiciaire et des informations parues en fin d'année dernière", nous a-t-on fait savoir.

Fin novembre, la MEL a été mise en examen pour "favoritisme", en tant que personne morale, dans ce dossier. Un mois plus tard, un réquisitoire supplétif était délivré pour "corruption" et "trafic d'influence" à la demande du juge Jean-Michel Gentil et de son collègue Pascal Gastineau. En cause, selon une source policière : un voyage à Budapest pour le Grand Prix de F1 de Hongrie en août 2010 organisé par Eiffage et auquel auraient participé deux élus communautaires - Damien Castelain, alors vice-président de la Communauté urbaine de Lille, et Henri Segard, ancien maire de Comines- mais aussi deux ex-cadre d'Eiffage, Jean-Luc Vergin et Alain Létard, mari de la sénatrice du Nord Valérie Létard (UDI). 

©Simond Colaone/Patrick Duluc


Un surcoût de 108,5 millions


Pour ce marché de 306 millions d'euros, selon la Métropole européenne de Lille (MEL), Eiffage était en concurrence avec le consortium Norpac-Bouygues. D'après un ancien élu (RPF) de Lambersart, Eric Darques, qui avait déclenché l'enquête en déposant une plainte avec constitution de partie civile en 2010, le chantier avait été attribué à Eiffage malgré un surcoût de son offre représentant 108,5 millions d'euros, par rapport à celui de Norpac-Bouygues. Un premier rapport, daté du 23 janvier 2008, donnait une préférence au groupe Norpac-Bouygues, mais un second, daté du 1er février 2008, jour du vote, mais rédigé postérieurement d'après cet élu, notait plus favorablement le groupe Eiffage.

Des perquisitions ont été opérées dans le cadre de cette affaire en octobre 2015 à la MEL et au siège d'Eiffage à Paris, et en décembre 2016 dans un site de stockage de données du groupe Eiffage dans le Pas-de-Calais et chez deux anciens cadres de l'entreprise.


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