Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé lundi avoir demandé un rapport après les accusations de l'organisation Human Rights Watch (HRW), qui affirme que la police utilise régulièrement du gaz poivre contre les migrants à Calais.
"Je rappelle que dans les forces de sécurité, il n'existe pas d'usage du gaz poivre", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au ministère, consacrée à la situation à Calais. Il a défendu le travail des forces de l'ordre, tout en reconnaissant qu'"il peut y avoir quelques dérapages individuellement".
M. Collomb a indiqué avoir demandé ce rapport à l'Inspection générale de l'administration (IGA), à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et à l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). "Le ministère de l'Intérieur est prêt à prendre en compte tout élément pouvant faire apparaître un comportement contraire aux règles déontologiques", a-t-il affirmé.
Usage de gaz poivre
Dans son rapport publié mercredi dernier et intitulé "C'est comme vivre en enfer", l'usage de gaz poivre contre les migrants à Calais est qualifié par HRW de "routinier". Ce rapport fait écho aux inquiétudes d'associations liées au durcissement de l'attitude des forces de l'ordre à l'égard des migrants revenus dans cette ville après le démantèlement en octobre 2016 du campement sauvage surnommé la "Jungle", qui avait compté des milliers de personnes.
Le ministre de l'Intérieur, qui veut éviter la réinstallation d'un campement de ce genre et qui est en même temps confronté à la situation humanitaire des "350 à 400 migrants" actuellement à Calais, a annoncé lundi la création de deux centres d'accueil dans les Hauts-de-France, à Troisvaux (Pas-de-Calais) et Bailleul (Nord).