Histoires 14-18 : les mutineries du Chemin des Dames

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Il avait 20 ans et s’appelait Gaston Lefèvre .Mort pour la France, il repose ici, à Ambleny. Sauf que lui est tombé sous les balles de ses compatriotes, fusillé pour s’être mutiné. Ce Lorrain s’était porté volontaire, après l’exécution de son père et de son frère par les Allemands, mais après trois ans de guerre, avec ses camarades, il s’est rebellé. En mai 1917, l’armée a vacillé.

« Je préfère être un Boche vivant qu’un Français mort » Voilà ce que dit un de ces soldats. Alors, pourquoi ce vent de révolte ? L’amertume de l’échec sur le chemin des Dames, l’exemple venu de Russie, les manifestations des ouvrières à Paris et les permissions aussi. Les hommes ont droit à trois repos par an, mais il y a des retards.

Certains régiments se rebiffent parce qu’on les renvoie déjà au combat. Trop, c’est trop, la grève éclate.

Source archives : - Pathé Gaumont - Collection privée Denis Rolland ©France 3

Dans certains cas, l’alcool coule à flot et les hommes désinhibés s’en prennent à leurs officiers. Ainsi, le général Bulot est molesté, ses étoiles sont arrachées. Mais souvent, les supérieurs sont traités avec respect. La mutinerie s’organise. Les hommes défilent par quatre, au pas, et viennent porter leurs réclamations. Deux mille Poilus se retranchent pendant huit jours dans le camp de Mourmelon.

L’état-major panique et les mutineries sont réprimées. Et ça n’est pas Nivelle qui mène la charge, mais bien son successeur, Philippe Pétain. Les rebelles sont jugés et leurs droits réduits.

« Avec des salauds de votre espèce, on ne discute pas, on met des mitrailleuses et on tire dans le tas », tonne le président d’un tribunal. D’autres officiers feront preuve de plus de discernement. 26 hommes seront fusillés pour l’exemple et les permissions enfin accordées étoufferont l’incendie.

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