Whirlpool Amiens: des salariés bloquent partiellement l'usine

Les salariés de Whirpool Amiens sont en grève ce lundi 24 avril. La date n'a pas été choisie au hasard, puisqu'il y a trois mois exactement, les 290 salariés apprenaient que leur usine allait être délocalisée en Pologne, et qu'ils perdraient probablement tous leur emploi.  

Une soixantaine de salariés de l'usine Whirlpool d'Amiens (Somme), bloquaient depuis lundi matin l'entrée poids lourd du site promis à la fermeture en organisant un piquet de grève, ainsi qu'une partie de la production.

Cette action est également symbolique par sa date, trois mois après la décision annoncée du groupe électroménager de délocaliser la production en Pologne et de fermer l'usine de sèche-linges en juin 2018, dans cette région de Picardie déjà frappée par de nombreuses fermetures de sites industriels.

Marie Roussel, Gérard Payen, Nathalie Perrin ; Michel Fernet, 25 ans d'ancienneté ; Frédéric Fauveaux, 23 ans d'ancienneté ; Véornique Franqueville, 27 ans d'ancienneté ; Frédéric Chantrelle, délégué CFDT ;


"Que du blabla"



"Voilà trois mois jour pour jour que les négociations du PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) ont débuté et, depuis, que du blabla... C'est pourquoi nous sommes là aujourd'hui. Depuis la manifestation à La Défense (le 18 avril, NDLR) nous n'avons eu aucun contact avec la direction", a expliqué Frédéric Chanterelle, délégué CFDT.

Il a précisé que cette grève "se poursuivra jusqu'à de nouvelles négociations avec la direction: on les avait prévenus, ils ne nous ont pas écoutés. Arrêtons de tourner en rond désormais!".

Des salariés bloquaient ainsi les entrées et sorties des poids lourds à l'aide de pneus et palettes en feu. Mais ils n'empêchaient pas leurs collègues d'accéder au site afin que ces derniers "ne perdent pas une journée de salaire".

Selon un autre syndicaliste, Pascal Lefebvre  (CFTC), l'activité du site était réduite mais pas nulle: "Celui qui veut travailler, travaille. On n'empêche personne de travailler. Ce matin, il y avait 30% de salariés qui bloquaient. Deux-trois machines sont sorties ce matin".

La direction "comprend l'émotion des salariés"



La direction de Whirlpool a pour sa part indiqué "comprendre l'émotion des salariés" mais appelle "à ce que la grève prenne fin afin qu'un dialogue social apaisé et constructif puisse reprendre".

À quand la visite de Macron ?


"Je visiterai les salariés de Whirlpool dans les semaines qui viennent, j'ai prévu cela dans l'entre-deux-tours", avait promis Emmanuel Macron en déplacement dans les Yvelines mardi 18 avril.

"Ce à quoi il faut veiller, ce à quoi je veillerai personnellement si je suis élu président de la République, c'est qu'il y ait bien un repreneur du site d'Amiens", a-t-il jugé.
M. Macron avait déclaré le 6 avril refuser toute "démagogie" dans le dossier Whirlpool, en réponse au réalisateur du documentaire "Merci patron" et candidat aux législatives François Ruffin, qui lui reprochait son "silence" concernant l'usine d'Amiens. 



À Paris mardi dernier, les salariés de Whirlpool ont tenté d'interpeller les candidats à la présidentielle et les responsables de l'entreprise au siège de Whirlpool, en vain. 

Fin janvier, le groupe américain avait indiqué son intention de délocaliser la production en Pologne et de fermer l'usine de sèche-linges en juin 2018, dans une Picardie déjà frappée par de nombreuses fermetures de sites industriels.


Un repreneur sérieux en vue ?



Le gouvernement planche sur une éventuelle reprise du site employant 290 salariés, auxquels s'ajoutent 250 intérimaires employés quasiment en permanence et une centaine de salariés du sous-traitant Prima. 
 

La remise des manifestations d'intérêt court jusqu'au 26 mai et la date limite de dépôt des offres fermes a été fixée au 2 juin. 

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