François Ruffin, journaliste, candidat du Front de gauche pour les législatives dans la Somme et réalisateur de "Merci patron" était l'invité surprise de l'Emission politique sur France 2 ce jeudi soir. Il est venu échanger avec Emmanuel Macron, candidat d'En marche! pour la présidentielle.
Deux Picards pour un débat surprise. François Ruffin était l'invité inattendu de l'Emission politique. France 2 l'a choisi pour un débat avec Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle et actuellement 2ème dans les sondages. La "confrontation" a duré quinze minutes et a été assez tendue.
Il a été bien sûr question de la délocalisation de l'usine Whirlpool d'Amiens, l'un des grands combats du candidat aux législatives soutenu notamment par le Front de Gauche et EELV. François Ruffin a offert un plan d'Amiens à Emmanuel Macron. Il lui a ensuite reproché de n'être jamais venu rencontrer les ouvriers sur les lieux. "On a un cas concret de ce qu'est l'Europe puisqu'on a des salariés qui sont mis en concurrence avec un site polonais. (..) Par votre silence, par votre absence, il y a une complicité et ede mon point de vue, vous avez choisi votre camp."
"Mon silence, c'est un refus de manipuler des situations"
Après avoir expliqué que François Ruffin avait fait ses classes dans le même établissement que lui, Emmanuel Macron s'est expliqué : "Je considère qu'une campagne présidentielle, ce n'est pas pour faire des propos d'estrade avec des promesses qu'on ne sait pas tenir. Donc, je ne le fais pas pour Whirlpool. Je me suis pas saisi des cas en cours, des cas chauds de restructuration parce que c'est de la démago complète. (...) Je vous explique mon silence : ce n'est pas de l'indifférence. Mon silence, c'est un refus de manipuler des situations. (...) Parce que je vais faire quoi ? Je vais y aller avec un camion et je vais dire : avec moi, ça fermera pas. alors qu'on sait que ce n'est pas vrai".
"Je crois qu'il fait du zèle pour la présidentielle"
Pas vraiment convaincu, François Ruffin a également attaqué : "Quel sera le montant du chèque adressé au CAC 40 avec votre programme ?", en donnant à Emmanuel Macron un faux chèque en blanc à l'ordre du CAC 40. La réponse d'Emmanuel Macron s'est faite sur un ton agacé : "Soyez gentil avec moi : je n'ai pas les mêmes combats que vous, mais j'ai mes combats et je suis aussi libre que vous. Et je n'ai pas de leçons de liberté à recevoir. Dans la vie, j'ai su dire non, je l'ai dit à plusieurs reprises, donc je ne suis l'otage de personne, et je ne sers personne".
Interrogé par FranceInfo, un délégué syndical s'est dit prêt à accueillir Emmanuel Macron sur place : "On l'invitera même à la cantine de l'usine si il veut!", a-t-il ironisé. "Je crois qu'il fait du zèle pour la présidentielle. De toute façon, je ne voterai pas pour Mr Macron et je ne crois pas que mes collègues voteront pour lui"