La nouvelle ligne électrique souterraine entre la France et l'Espagne entrera en service en juin. Après plus de trois ans de travaux, elle sera inaugurée le 20 février par les Premiers ministres français et espagnol, à Montesquieu-des-Albères, dans Pyrénées-Orientales.
Cette nouvelle ligne électrique souterraine est un ouvrage très innovant qui doit doubler la capacité d'échange de courant entre la France et l'Espagne pour sécuriser leur approvisionnement des deux pays.
Après plus de trois ans de travaux, elle sera donc inaugurée le 20 février par les Premiers ministres français Manuel Valls et espagnol Mariano Rajoy, à Montesquieu-des-Albères (Pyrénées-Orientales), alors que des essais sont déjà en cours, a précisé l'entreprise RTE, présente à parité avec son équivalent espagnol REE dans la société Inelfe, qui porte le projet.
"On va mettre en service une liaison qui représente un triple record technologique: un record de puissance, un record de distance et un record de tension", a souligné Didier Zone, directeur du Centre national d'expertise réseau CNER) de RTE lors d'un point de presse. Son coût est à l'avenant: 700 millions d'euros, en partie financés par l'Union européenne.
Cette ligne souterraine à très haute tension s'étend sur 65 kilomètres, entre Baixas dans les Pyrénées-Orientales, et Santa Llogaia, en Catalogne. Outre un tunnel central de 8,5 km creusé dans le massif pyrénéen, elle comprend des tranchées couvertes de part et d'autre, et des stations de conversion à ses deux extrémités.
Elle offrira une puissance de 2.000 mégawatts à courant continu avec la technologie VSC et permettra de doubler la capacité d'interconnexion franco-espagnole en la portant à 2.800 MW.
"C'est la première fois que l'on fait du transport d'électricité sur une aussi grande distance pour une aussi grande puissance en souterrain", avec une tension de 320 kilovolts sur une nouvelle technologie de câble, a expliqué Didier Zone.
Objectif principal : sécuriser l'approvisionnement électrique des deux pays
Le but sera atteint en jouant sur la complémentarité de leurs bouquets énergétiques et leurs profils de consommation divergents. La production électrique de l'Hexagone est dominée par le nucléaire, tandis que celle de son voisin accorde une part importante aux énergies renouvelables.
La nouvelle ligne permettra ainsi à la France d'importer plus de courant d'Espagne lors des pics de consommation hivernaux. Et inversement quand les climatiseurs tourneront à plein régime en été de l'autre côté des Pyrénées.
L'énergie ne se stockant pas, le fonctionnement intermittent des énergies éolienne et solaire, qui ne produisent pas forcément du courant quand on en a besoin, impose en effet d'augmenter les capacités d'échange entre les pays pour compenser les déficits et excédents de production d'électricité.
C'est la cinquième ligne d'interconnexion avec l'Espagne et la première à être construite depuis plus de 30 ans.