Les collectivités actionnaires de l'aéroport de Toulouse-Blagnac au côté de l'État vont encore prendre "quelques jours" pour rendre leur avis sur les dossiers des candidats à la privatisation de l'aéroport
C'était mercredi qu'ils auraient dû rendre la copieL'avis de la chambre de commerce et d'industrie (CCI, actionnaire à hauteur de 25%), de l'agglomération Toulouse métropole, du département
de Haute-Garonne et de la Région Midi-Pyrénées (5% chacun) devait être transmis mercredi à l'agence des participations de l'État (APE), qui contrôle la procédure de cession prévue par l'État de 49,9% du capital (sur les 60% qu'il détient actuellement).
Moudenc
"Nous avons demandé des engagements complémentaires lors de l'audition des candidats (les 14 et 17 novembre), nous allons examiner les réponses et nous rendrons une réponse commune dans quelques jours", indique-t-on dans l'entourage du maire et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc (UMP).
Malvy
Sans assurer que la réponse des collectivités sera "commune" une source proche du président de la Région, Martin Malvy (PS), indique que les différents actionnaires "se parlent".
"La réponse de la Région devrait venir dans les prochains jours, les déclarations du ministre de l'Économie Emmanuel Macron enlèvent un peu de pression sur le calendrier", ajoute cette même source.
Macron accepte de prendre son temps
M. Macron a indiqué lundi que le gouvernement rendrait sa décision "dans un mois", alors que jusqu'ici la décision était plutôt attendue vers la fin novembre.
Les collectivités qui se sont alarmées des conséquences de la privatisation, notamment sur le sort qui serait réservé à Airbus, gros utilisateur des pistes pour ses vols d'essais, ont obtenu d'être consultées sur les dossiers de candidature avant que l'État fasse son choix.
Quatre candidats
Quatre candidats sont en lice pour prendre 49,9% de la société d'exploitation de l'aéroport.
Les collectivités ont auditionné le consortium formé par Aéroports de Paris (ADP) et Predica (Groupe Crédit Agricole), puis ont rencontré les représentants du financier
Natixis-Cube, du groupe français de construction Vinci, ainsi que ceux des investisseurs chinois de Shandong Hi Speed Group et d'un fonds d'investissement de Hong Kong, associés au groupe de logistique canadien SNC Lavalin comme partenaire opérationnel.
L'offre financière des investisseurs chinois serait la plus haute, à près de 300 millions d'euros.
L'offre chinoise a inquiété Toulouse
Mais l'idée qu'elle puisse être retenue a suscité des inquiétudes à Toulouse.
Le Conseil économique social et environnemental régional (CESER) avait prévenu qu'il "ne saurait admettre qu"'un groupe chinois devienne propriétaire d'un aéroport aussi stratégique et rentable que celui de Toulouse-Blagnac".
Interrogé lundi au sujet d'une prise de participation chinoise, M. Macron s'est contenté de souligner que la sphère publique resterait majoritaire au capital.