Le rabbin de Toulouse porte plainte pour discrimination dans un bureau de vote

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES - Un incident a opposé le rabbin de Toulouse à une déléguée dans un bureau de vote : au nom de la laïcité, il lui a été demandé de retirer sa kippa. Le rabbin a finalement pu voter mais a décidé de porter plainte pour discrimination. 

Le rabbin de Toulouse, Avraham Weill, a porté plainte pour discrimination après un incident qui l'a opposé dimanche dernier, lors du premier tour des élections départementales, à une déléguée de son bureau de vote, situé au centre-ville de Toulouse. 

Au moment où il se présente au bureau de vote à l'école du Nord, boulevard d'Arcole, dimanche 22 mars, Avraham Weill est interpellé par la déléguée du parti communiste de ce bureau qui s'oppose à son vote au nom "de la neutralité du bureau" parce qu'il porte un signe religieux : en l'occurence sa kippa.

La présidente du bureau de vote était absente à ce moment et sur l'insistance des autres délégués, et l'intervention d'électeurs présents dans le bureau, le rabbin a finalement pu voter. Mais la déléguée qui s'était opposée à son vote a obtenu que l'incident soit inscrit au procès-verbal du bureau de vote

Choqué par cet incident, "une première dans sa vie", le rabbin de Toulouse a déposé plainte pour discrimination. Il estime avoir vécu une véritable "humiliation" en présence de son fils de 4 ans. Et précise que le ministre de l'Intérieur lui-même, ne lui avait pas demandé de retirer sa kippa lors de la signature de la charte de la laïcité à Toulouse trois jours plus tôt. 

Le PCF de Toulouse indique de son côté qu'il ne s'agit pas à proprement parler d'un incident mais d'une "mauvaise interprétation de la loi" de la part de cette déléguée, qui par ailleurs est aussi enseignante. 

La loi ne prévoit pas l'interdiction des signes religieux dans les bureaux de vote même s'ils se trouvent dans des établissements scolaires. Ce qui est en revanche interdit à l'intérieur des bureaux les jours de scrutins ce sont les signes distinctifs et les messages politiques. 

Cet incident est intervenu dans un contexte particulier : trois jours après les commémorations des crimes de Mohamed Merah à Toulouse et Montauban, qui s'étaient déroulées le jeudi 19 mars en présence notamment de Nicolas Sarkozy, de Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, et de la ministre de l'éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. 

VIDEO / le reportage de Bruno Frediani :

durée de la vidéo : 00h01mn14s
©INA


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