C'est une opération de solidarité sans précédent pour les apiculteurs ariégeois. Ils sont particulièrement affectés par la surmortalité des abeilles, et ce matin ils ont reçu 200 essaims venus de toute la France.
Une transhumance exceptionnelle
Environ deux millions d'abeilles ont été remises samedi sur un champs de l'Ariège situé entre Fabas et Gerizols à des apiculteurs touchés jusqu'à 70% de mortalité de leur cheptel durant ces deux dernières années en France.Ce don émane d'apiculteurs de l'ensemble du pays qui avaient pris la route vendredi pour dans un premier temps charger des essaims de 70 apiculteurs donateurs du Nord-Est, de l'Ouest, du Sud-Ouest et du Sud-Est.
Une chaîne de solidarité
Sous une pluie battante, les apiculteurs, le visage protégé contre d'éventuelles attaques d'abeilles, ont formé une chaîne pour se passer les essaims, disposés dans des boîtes.Etape suivante: l'association Sol'Abeille sera chargée de mutualiser les essaims pour relancer des colonies d'abeilles.
L'ennemi : les néonicotinoïdes
Ces essaims ont été remis en présence de conseillers régionaux et du député de Haute-Garonne Gérard Bapt (PS), co-auteur avec Delphine Batho (PS) d'un amendement voté la semaine dernière interdisant les néonicotinoïdes, réputés toxiques notamment pour les abeilles, à compter de janvier 2016.Cette opération inédite est le résultat d'un appel aux dons lancé en novembre après l'hécatombe exceptionnelle qui avait touché les ruches de l'Ariège
et des Pyrénées-Orientales à l'hiver 2013-2014.
Les analyses effectuées depuis ont montré "des traces de molécules contenues dans des produits anti-parasitaires" pour le bétail, utilisés dans le cadre de la lutte contre la fièvre catarrhale ovine (FCO), a expliqué à l'AFP Alain David, coordinateur de la FFAP (Fédération française des apiculteurs professionnels).
Une production en chute libre
La production de miel en France en 2014 a baissé d'un tiers par rapport à l'année précédente pour tomber à environ 10.000 tonnes, le niveau le plus bas depuis 20 ans.La France et l'Europe sont en déficit d'abeilles, en raison d'une surmortalité des colonies, liée à une dégradation de leur environnement et à l'utilisation de pesticides, considérés par les apiculteurs comme l'une des causes majeures de leur disparition.
Voir ici le reportage en Ariège de Laurent Winsback et Pascal Dussol, de France 3 Midi-Pyrénées :