Le sénateur centriste Aymeri de Montesquiou, dont l'immunité parlementaire a été récemment levée dans le cadre de l'affaire du "Kazakhgate", est soupçonné par la Haute Autorité de transparence de la vie publique (HATVP) d'avoir sous-évalué son patrimoine de plusieurs millions d'euros.
Compte tenu d'un "doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de ses déclarations, en raison notamment de l'omission d'oeuvres d'art et d'avoirs importants détenus à l'étranger ainsi que de la sous-évaluation de son patrimoine immobilier", la Haute Autorité a transmis son dossier au parquet financier, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Compte tenu d'un "doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de ses déclarations, en raison notamment de l'omission d'oeuvres d'art et d'avoirs importants détenus à l'étranger ainsi que de la sous-évaluation de son patrimoine immobilier", la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a transmis son dossier au parquet national financier (PNF), a précisé la HATVP.
Le PNF a ouvert une enquête, confiée à l'Office anticorruption de la police judiciaire (OCLCIFF), a ensuite indiqué une source judiciaire à l'AFP.
D'après la HATVP, le sénateur du Gers a sous-évalué l'un de ses biens immobiliers à Paris, a omis de déclaré deux comptes bancaires situés à l'étranger (plusieurs centaines de milliers d'euros) et a également oublié de déclarer des oeuvres d'art pour plus d'un million d'euros. Ce sont les investigations de la Haute-Autorité qui ont révélé ces sous-évaluations. Le sénateur a fait ces fausses déclarations plusieurs fois.
La déclaration d'Aymeri de Montesquiou à la HATVP, ici
Le 18 mars dernier, le bureau du Sénat avait levé l'immunité parlementaire de ce sénateur inquiété par l'enquête sur des soupçons de commissions perçues en marge de contrats conclus avec le Kazakhstan. Il appartient au groupe UDI-UC (Union centriste) du Sénat.
Ce sénateur du Gers était auparavant le représentant de Nicolas Sarkozy en Asie centrale. Son bureau et son domicile avaient été perquisitionnés dans cette affaire liée à des contrats conclus sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour un montant total de deux milliards d'euros, notamment pour l'achat de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.
Deux magistrats enquêtent depuis mars 2013 pour des faits présumés de "blanchiment en bande organisée", et de "corruption active d'agents publics étrangers".
Quatre protagonistes ont déjà été mis en examen dans cette affaire, dont un ancien conseiller de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, l'ex-préfet Jean-François Etienne des Rosaies. Les enquêteurs soupçonnent des proches de l'exécutif de l'époque d'avoir oeuvré de manière occulte pour convaincre des parlementaires belges de changer la loi en 2011, pour permettre l'abandon de poursuites judiciaires contre un homme d'affaires, Patokh Chodiev, réputé proche du pouvoir kazakh. Cette intervention aurait aidé la France pour l'obtention des contrats, selon ce scenario.